Irak : l’influent leader chiite Moqtada Sadr lance un ultimatum au Premier ministre
Dernière modification : 25/03/2016
Plusieurs milliers de manifestants emmenés par le chef chiite Moqtada Sadr occupent depuis une semaine la zone verte à Bagdad pour réclamer au Premier ministre irakien des mesures anticorruption.
L'influent chef chiite irakien Moqtada Sadr a pressé, vendredi 25 mars, le Premier ministre Haïder al-Abadi à proposer une série de réformes "convaincantes", assurant que les manifestations qu'il organise depuis des semaines resteront "pacifiques".
En dépit d’une interdiction du gouvernement, les partisans de Moqtada Sadr ont entamé vendredi 18 mars un sit-in illimité devant la zone verte ultra-sécurisée de Bagdad pour faire pression sur le gouvernement qui avait annoncé l'an dernier des réformes anticorruption mais qui sont restées en grande partie lettre morte.
Dans un discours lu par un autre dignitaire religieux, Assaad al-Nasseri, devant des milliers de manifestants à Bagdad, Moqtada Sadr a appelé Haïder al-Abadi à soumettre samedi un plan de "réformes convaincantes pour le peuple" et "pour la formation d'un gouvernement de technocrates".
Le chef chiite soutient que le sit-in a pour objectif de donner à Haïder al-Abadi le soutien populaire dont il a besoin pour surmonter la farouche résistance des partis – y compris du sien – à adopter des réformes les privant de leurs privilèges.
Un ultimatum de 24 heures
Mais le religieux de 42 ans, figure de proue de la rébellion contre l'occupation américaine en Irak à partir de 2003, avait déjà donné au Premier ministre un ultimatum de 45 jours qui expire mardi prochain.
"S'il n'annonce pas des réformes... nous adopterons une position différente que nous rendrons publique samedi", a martelé Moqtada Sadr. "Nos manifestations devant la zone verte ne seront pas suffisantes", a-t-il averti, assurant que les moyens pour parvenir à leurs fins seront "pacifiques".
Ses partisans et lui-même avaient pourtant à plusieurs reprises au cours des dernières semaines menacé de prendre d'assaut la zone verte où se concentrent les hautes institutions de l'État, dont les bureaux du Premier ministre, ainsi que de nombreuses ambassades.
Le chef religieux a également menacé de retirer du gouvernement des ministres membres de son mouvement.
Avec AFP
Première publication : 25/03/2016