Rapport sur les abus sexuels dans l'Église de France : "Et maintenant ?"
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À la une de la presse, ce mercredi 6 octobre, l’onde de choc du rapport Sauvé sur les agressions sexuelles au sein de l'Église catholique; les tensions sino-américaines autour de Taïwan; le fils de l’ancien dictateur Marcos candidat à la présidentielle de 2022 aux Philippines et l'Irlande du Nord confrontée à la pénurie de clowns.
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À la une de la presse française, l’onde de choc du rapport Sauvé sur les agressions sexuelles au sein de l’Église catholique. Un fléau qui a fait plus de 300 000 victimes, des années 50 à nos jours.
Le "choc", la "déflagration" : à l’image de l’ensemble des quotidiens français, L'Opinion fait état de sa "stupeur" face aux chiffres vertigineux de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église - une instance présidée par Jean-Marc Sauvé, auquel une victime exprime sa reconnaissance, après avoir décroché la croix du Christ, dans le dessin de Kak.
A la Une ce matin :
— l'Opinion (@lopinion_fr) October 6, 2021
🔴 Abus sexuels dans l’Eglise: la déflagration
🔴 Jérôme Fourquet: «Une Eglise catholique vue comme dégénérescente par les Français»
🔴 Abus sexuels dans l’Eglise de France: le pape François réaffirme sa ligne de fermeté
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Si le journal estime que "c’est l'honneur de l’Église de France d’avoir lancé ce travail d’investigation sur elle-même", il espère que "les conséquences de cette catastrophe sauront être tirées" et que "la complicité plus ou moins passive de l’Église, le refus plus ou moins concerté de dénoncer, et l’impunité plus ou moins acceptée pour les prédateurs" cesseront "à tout jamais".
Libération exprime quant à lui sa déception face à l’absence de "geste fort" de la part des responsables ecclésiaux. "Loin d’une démission collective, les victimes ont eu droit à des demandes contrites de pardon et à un communiqué inquiétant par son déni même" sur les "défaillances passées" de l’Église». Le journal s’interroge : "comment diable peut-on préciser 'dans le passé' un mécanisme de viols et de violences contre lequel rien n’a encore été fait ?". Ces interrogations sont partagées par La Croix : "La contradiction manifeste entre la parole et les actes ajoute au scandale de l’atteinte aux plus faibles". Pour le journal, "la demande de pardon était nécessaire. Mais il en faudra plus dans les mois et les années qui viennent".
#ÀlaUne de La Croix :
— La Croix (@LaCroix) October 5, 2021
➡️ La douleur et la honte
➡️ Des premiers pas incertains pour le président péruvien
➡️ Quand la vraie vie bouscule nos principes éducatifs pic.twitter.com/g0iyCYBqHG
À la une également, ce matin, l’alerte lancée par Taïwan, après l’incursion, lundi 4 octobre, de 56 avions de l’armée chinoise dans sa zone de défense aérienne. Dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen en appelle à la communauté internationale, pour soutenir la République de Chine – présentée comme "un pays défendant des valeurs démocratiques et progressistes, tout en faisant face à une menace existentielle constante". "Si Taïwan tombait (aux mains de Pékin), les conséquences seraient catastrophiques pour la paix régionale et le système d'alliances démocratique, cela signifierait que, dans le concours mondial des valeurs, l'autoritarisme l’a emporté sur la démocratie".
Un appel reçu 5 sur 5 par The National Review, qui cite la déclaration du président chinois Xi Jinping pour les 100 ans du Parti communiste chinois (PCC) en juillet dernier : "Résoudre la question de Taiwan et réaliser la réunification complète de la patrie sont des tâches historiques indéfectibles". Pour la revue conservatrice américaine, cette menace justifierait les appréhensions taïwanaises, et sa mise à exécution aurait commencé avec la récente incursion aérienne chinoise, dans le ciel taïwanais. Le ton belliqueux adopté par les uns et des autres alarme, néanmoins, Daniel L. Davis, un lieutenant-colonel de l’armée américaine à la retraite. Selon lui, "les Etats-Unis doivent éviter à tout prix une guerre avec la Chine à propos de Taïwan" et "les dirigeants américains doivent affronter la dure et froide réalité, selon laquelle combattre la Chine, risque de conduire à une défaite militaire presque certaine – sans évoquer le risque d’une guerre nucléaire", prévient-il dans le quotidien britannique The Guardian.
Toujours en Asie, le fils de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos annonce sa candidature à la présidentielle philippine de l’année prochaine. D'après The Manila Times, le nom de Ferdinand Marcos Jr., surnommé "Bongbong", vient donc s’ajouter à ceux du boxeur retraité Manny Pacquiao, de l’ancien acteur et maire de Manille, Francisco Domagoso, et peut-être bientôt de Sara Duterte-Carpio, la fille de l’actuel président, dont la candidature est pressentie, mais qui ne s’est pas encore déclarée. La candidature de Marcos fils laisse sceptique The Philippine Star, qui souligne sa proximité avec Rodrigo Duterte. Selon le quotidien, ce dernier pourrait être tenté de le soutenir, pour s’assurer de son impunité future face à d’éventuelles poursuites de la Cour pénale internationale, qui enquête actuellement sur les crimes commis dans le cadre de sa "guerre" contre la drogue - impunité que la fille de Duterte serait cependant plus à même de lui garantir, relève le journal.
Un mot, enfin, du bras de fer entre la France et le Royaume-Uni, toujours opposés sur le dossier de la pêche. Face au blocage, les pêcheurs français menaceraient à présent de bloquer l’approvisionnement du Royaume-Uni dans le port de Calais, selon The Daily Mail, qui annonce que "les Français menacent de couler Noël", ce qui aurait conduit certaines familles à constituer des stocks, notamment de dindes surgelées, de puddings et de chocolat. Décidément, rien ne va plus entre la France et le Royaume-Uni, en tout cas du côté de la presse tabloïd. The Sun accuse ainsi les "froggies" d'avoir "volé" près de 5 millions de doses du vaccin AstraZenecca au Royaume-Uni. D'où le portrait d’Emmanuel Macron en Napoléon en une du journal, déclarant à Boris "Joséphine" Johnson : "Non, pas ce soir".
Wednesday’s SUN: “Not tonight BoJosephine” #TomorrowsPapersToday pic.twitter.com/9S0M6XIxXH
— Allie Hodgkins-Brown (@AllieHBNews) October 5, 2021
Le Premier ministre britannique, lui, tente de se dépêtrer de ses difficultés, en minimisant les pénuries provoquées par le Brexit, qu’il présente désormais comme une conséquence presque inévitable de la "période de transition" en cours, avant de pouvoir "tirer le pays vers le haut", après des décennies de stagnation. "On a le cran de réparer le Royaume-Uni", assure The Daily Express. L'important, paraît-il, c’est d’y croire. Mais pour certains de ses compatriotes, le discours de Johnson relève, au mieux de la pensée magique, au pire, du mensonge pur et simple - à voir avec un dessin de Blower, trouvé sur Twitter, où Boris Johnson a pris les traits de Pinocchio. Son long nez menace de faire éclater la bulle dans laquelle il se trouve. Attention à l’atterrissage.
On ne se quitte pas là-dessus. A la rubrique "pénuries outre-Manche", toujours, et dans un registre nettement moins dramatique, quoique... The Times rapporte que l’Irlande du nord souffre actuellement d’une pénurie de clowns, beaucoup d’entre eux étant partis travailler ailleurs, d’autres, ne parvenant pas à obtenir de visas, pour pouvoir revenir travailler dans les cirques. Avis aux amateurs.
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