Près de 600 000 déplacés à Cuba avant le passage de Ike
Les autorités cubaines ont déplacé près de 600 000 personnes avant le passage de l'ouragan Ike. Avec des vents soufflant à 215 km/h, le cyclone est qualifié "d'extrêmement dangereux". Il menace notamment La Havane.
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Plus d'un demi-million de personnes ont été évacuées dimanche à Cuba, placée en état d'alerte maximale pour le passage du puissant ouragan Ike qui a causé d'importants dégâts aux Bahamas et dont les fortes pluies ont provoqué la mort d'une vingtaine de personnes à Haïti.
Avec des vents soufflant à 215 km/h, Ike est "un ouragan extrêmement dangereux" de catégorie 4 sur 5 sur l'échelle Saffir-Simson qui menace presque toute l'île de Cuba, y compris sa capitale, selon l'Institut de météorologie de Cuba (Insmet) qui prévoit qu'il frappera la côte orientale Nord tard dimanche soir et quittera le pays seulement mardi matin en direction du Golfe du Mexique et de ses ressources pétrolières.
Les fortes pluies provoquées par le passage de Ike au large d'Haïti ont déjà causé au moins 20 morts, dont 13 enfants, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le seul village de Cabaret (nord), balayé par les eaux, a affirmé à l'AFP le député de la région, Pierre-Gérome Valciné, qui assure avoir lui-même vu de nombreux corps sans vie.
Haïti est plongé dans une misère sans nom après avoir été ravagé par trois perturbations majeures en trois semaines, Fay, Gustav et Hanna, qui ont fait plus de 570 morts et laissé des milliers d'habitants sans abri, manquant d'eau potable et de nourriture.
Au sud-est des Bahamas, sur l'île de Great Inagua, Ike a frappé dimanche matin, arrachant des poteaux électriques et emportant des toits de maisons. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir s'il y avait des victimes.
A Cuba, une semaine après le passage de Gustav qui avait dévasté l'ouest de l'île, c'était au tour des provinces orientales et centrales, mais aussi de la La Havane, d'être directement confrontées à la menace de Ike qui a entraîné l'évacuation de plus de 600.000 personnes, dont des milliers de touristes étrangers, des zones sensibles risquant d'être inondées.
La Défense civile cubaine a décrété la phase d'alerte maximale pour tout l'est et le centre de Cuba où les moyens de transport ont été notamment réquisitionnés pour évacuer les habitants vers des refuges ou chez des particuliers.
"C'est la première fois que, en l'espace seulement de huit jours, nous avons deux ouragans de catégorie 4", Gustav puis Ike, a déclaré José Rubiera, directeur de l'Insmet, rapportant que jamais l'est de Cuba, sauf la province de Granma, n'avait été menacée par un ouragan d'une telle force.
L'ouragan Ike doit balayer, sur un axe nord-ouest, tout le centre de l'île avant de quitter le pays aux environs de la Havane et de la station balnéaire de Varadero, la plus grande du pays (province de Matanzas, 140 km à l'est de La Havane), et de poursuivre sa route vers le sud des Etats-Unis, selon l'Insmet.
Quelque 10.000 étrangers ont été par précaution évacués de Varadero, station très prisée des touristes canadiens et européens, selon l'agence nationale AIN.
La "phase d'alerte cyclonique" a été décrétée à La Havane où la population a été appelée à faire des réserves en eau, nourriture et combustible.
Dans cette ville de deux millions d'habitants, les supermarchés étaient bondés. "Encore un ouragan. Et s'il n'y a pas de miracle, il s'en vient droit sur nous", s'est inquiétée Reina Avila, une Havanaise de 63 ans.
Le 30 août, Gustav, ouragan de catégorie 4, avait détruit ou endommagé 140.000 bâtiments dans l'ouest de l'île avec des rafales records pour Cuba à 340 km/h, mais sans faire de mort comme cela a été le cas dans d'autres pays des Caraïbes et dans l'Etat américain de la Louisiane.
Concernant l'aide humanitaire offerte à Cuba, la secrétaire d'Etat américain Condoleeza Rice a exclu tout allégement de l'embargo maintenu depuis 1962 contre l'île communiste, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques.
La Havane avait répondu la veille à une offre d'aide financière de Washington pour Gustav en estimant que, si les Américains voulaient vraiment aider les Cubains, ils devaient lever leur embargo.
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