Trois commissariats de police attaqués à Lahore
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Le siège de la police criminelle et deux centres d'entraînement des forces de l'ordre pakistanaises ont été pris d'assaut par des hommes armés, à Lahore. Au moins 13 personnes ont été tuées.
Deux centres d'entraînement des forces de l'ordre pakistanaises ainsi que le siège de la police criminelle ont été attaqués par des hommes armés, jeudi matin, à Lahore, dans l'est du Pakistan. Les autorités redoutent, dans le deuxième cas, une prise d'otages, ont indiqué des officiers à l'AFP.
"Différents groupes d'hommes armés ont attaqué deux centres d'entraînement de la police et tenté d'y pénétrer", a déclaré l'officier de police Kamran Ahmad.
Un peu plus tôt, quatre à cinq hommes armés ont attaqué le siège de la Federal Investigation Authority (FIA), la police criminelle pakistanaise, à Lahore. Deux assaillants ont été tués dans l'attaque.
"Deux ou trois d'entre eux ont réussi à entrer dans le bâtiment où travaillaient des officiers de police et des employés civils", raconte un policier présent sur place, qui redoutait une prise d'otages.
"Nous avons trois attaques quasi-simultanées contre des installations de la police à Lahore", a ajouté Kamran Ahmad.
Ces attaques ont été confirmées à l'AFP par plusieurs officiers des forces de sécurité, sous couvert d'anonymat.
2 250 morts en deux ans
Au moins huit personnes ont par ailleurs été tuées, ce jeudi, dans un attentat-suicide à la voiture piégée visant un poste de police de Kohat, dans le nord-ouest du Pakistan, a indiqué la police.
Les Taliban pakistanais alliés à Al-Qaïda sont responsables d'une vague d'attentats sans précédent dans le pays. Perpétrés, dans la plupart des cas, par des kamikazes, ils ont fait plus de 2 250 morts en un peu plus de deux ans.
"Huit personnes, dont des civils, ont été tuées quand une voiture piégée a explosé devant un poste de police", a déclaré à l'AFP Fazal Naeem, un officier de police de Kohat.
"C'était un attentat-suicide. Au moins huit personnes sont mortes et il y a de nombreux blessés", a ajouté Dilawar Khan Bangash, le chef de la police du district de Kohat.
Il s'agit du quatrième attentat dévastateur en dix jours. Il intervient cinq jours seulement après l'audacieuse attaque, dans la banlieue d'Islamabad, du Grand Quartier général (GHQ) de Rawalpindi - l'équivalent, au Pakistan, du Pentagone américain - samedi et dimanche, par un commando de dix Taliban déguisés en soldats.
Cet assaut a été suivi d'une longue prise d'otages. Cinq Taliban ont séquestré 42 militaires, dont des officiers de haut rang, et des civils employés par l'armée dans un bâtiment du QG. Les forces spéciales ont mis fin à l'attaque au bout de 22 heures, mais le bilan de leur intervention est lourd : huit militaires ont été tués, dont un général, ainsi que trois otages et neuf assaillants.
Le Mouvement des Taliban du Pakistan (TTP), qui a revendiqué la plupart des attentats qui ensanglantent le pays, a mené cette attaque pour venger son chef-fondateur, Baïtullah Mehsud, tué le 5 août par l'un des innombrables missiles guidés que les drones de l'armée américaine basée dans l'Afghanistan voisin tirent régulièrement sur les zones tribales pakistanaises.
Le 5 octobre, un kamikaze portant un uniforme militaire a tué cinq employés de l'ONU dans l'un des bureaux - pourtant ultra-sécurisés - de l'organisation, à Islamabad. Vendredi, un autre kamikaze a fait exploser une voiture piégée sur un marché bondé de Peshawar, la grande ville du nord-ouest du Pakistan, tuant 52 personnes. Lundi enfin, un autre a tué 45 individus sur un autre marché de la région en visant un convoi militaire.
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