YÉMEN

Les figures emblématiques d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique

Basé au Yémen, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) a revendiqué l’attentat manqué du 25 décembre contre le vol Amsterdam-Detroit. Tour d’horizon des principaux dirigeants de ce nouveau réseau affilié à la nébuleuse d'Oussama Ben Laden.

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Depuis la tentative d'attentat perpétrée contre le vol 253 de la Northwest Airlines en ce jour de Noël 2009, le Yémen a été identifié comme l’une des bases les plus actives du réseau terroriste Al-Qaïda. C’est en effet sur le sol yéménite que le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab aurait préparé cette attaque. 

 
La présence de réseaux terroristes au Yémen n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années déjà, les autorités américaines et yéménites gardent un œil attentif sur certaines figures emblématiques de la mouvance djihadiste installée dans le pays. Plusieurs hauts dirigeants d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) sont ainsi bien connus tant à Sanaa qu'à Washington, pour avoir séjournés dans différents centres de détention yéménites et américains.
 
Le prédicateur : Anwar al-Awlaki
 
Photo obtenue en novembre 2009 par SITE, une organisation américaine qui observe les sites djihadistes sur Internet.
Photo obtenue en novembre 2009 par SITE, une organisation américaine qui observe les sites djihadistes sur Internet.

Bilingue arabe-anglais, Anwar al-Awlaki est né aux États-Unis de parents originaires du Yémen. Ingénieur de formation, il a été imam aux Etats-Unis et ses sermons ont largement circulé au sein des réseaux djihadistes via un blog très influent. Selon les services anti-terroristes américains, il aurait recruté et formé Umar Farouk Abdulmutallab qui a tenté de détourner le vol Amsterdam-Détroit en 2009. Il aurait également eu des liens avec Nidal Malik Hassan, le psychiatre de l’armée américaine à l’origine du carnage de la base de Fort Hood (Texas) au mois de novembre 2009. Anwar al-Awlaki aurait également été en contact avec certains terroristes du 11-Septembre.

 
Anwar al-Awlaki a passé un an et demi dans une prison yéménite, qu'il a quittée fin 2007. Alors qu’il a échappé en mai dernier à une attaque de drone américain, l’imam aurait été tué au Yémen le 30 septembre 2011 par un raid aérien américain.
 
L’ "émir" : Nasir al-Wuhayshi
 
© IntelCenter
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L'ancien secrétaire particulier d'Oussama Ben Laden – tué le 2 mai 2011 par un commando américain - en Afghanistan, Nasir al-Wuhayshi, était à Tora Bora quand les États-Unis et leurs alliés ont déclenché leur offensive contre les Taliban, au lendemain du 11-Septembre. Il s’est alors enfui en Iran, où il a été arrêté avant d'être extradé vers le Yémen en 2003. 

 
Placé en détention à Sanaa, il s'échappe de sa prison en février 2006, avec 22 autres détenus. Si la plupart ont été retrouvés par la suite, tel n'est pas son cas. Nasir al-Wuhayshi serait derrière l’attentat perpétré contre l’ambassade des États-Unis à Sanaa en septembre 2008, qui avait coûté la vie à 19 personnes. 
 
En janvier 2009, celui-ci annonçait dans une vidéo la fusion des branches yéménites et saoudiennes d'Al-Qaïda, fournissant de fait une protection à cette dernière alors confrontée à une violente répression anti-terroriste de Riyad.
 
Le co-fugitif : Qasim al-Raymi, dit aussi Abu Hurayrah al-Sana’ani
 
© IntelCenter
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Qasim al-Raymi s'était évadé de la prison de Sanaa en 2006, aux côtés de Nasir al-Wuhayshi. Les deux hommes ont joué un rôle crucial dans le renforcement de la structure qui allait devenir l'AQPA, à l'époque où la traque des autorités saoudiennes et la coopération entre les services de renseignements américains et yéménites l'avaient affaiblie après le 11-Septembre. Ensemble, ils ont publié de nombreux communiqués sur des sites Internet djihadistes - un moyen de recruter de nouveaux membres dans le monde entier, comme Umar Farouk Abdulmutallab.

 
L’adjoint : Said al-Shehri
 
Cette image publiée par SITE en septembre 2009 montre Said al-Shahri dans une vidéo diffusée sur al-Arabiya.
Cette image publiée par SITE en septembre 2009 montre Said al-Shahri dans une vidéo diffusée sur al-Arabiya.

Le Saoudien Said al-Shehri est le chef-adjoint d’AQPA, selon les services de renseignements américains. Il a été capturé près de la frontière pakistano-afghane à la fin de 2001 puis emprisonné à Guantanamo, avant d’être relâché et livré aux autorités saoudiennes. Il a suivi dans son pays un "programme de déradicalisation" réservé aux ex-djihadistes, ce qui ne l’a pas empêché de passer ensuite au Yémen et de jouer un rôle-clé dans la création d'AQPA, selon les Américains. En décembre 2009, plusieurs médias annoncent sa mort dans des frappes aériennes, mais l'information n’a jamais été confirmée et Washington considère aujourd'hui qu'il est toujours vivant. 

 
Le chef de guerre : Mohammed al-Awfi, dit aussi Mohammed Atiq al-Harbi
 
Capturé en Afghanistan à la fin de 2001, Mohammed Atiq al-Harbi a quitté Guantanamo en novembre 2007. Comme Said al-Shehri, il a suivi le programme saoudien de réhabilitation avant de passer au Yémen. En janvier 2009, on le voit apparaître dans la vidéo qui annonce la fusion des  branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda aux côtés de Nasir al-Wuhayshi. Pour les spécialistes du contre-terrorisme, le fait qu'il y apparaisse laisse penser qu'il occupe une place importante dans la hiérarchie d’AQPA.
 
 

 

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