Le navigateur, nouvel ami des réseaux sociaux
RockMelt veut chambouler la donne sur le marché des navigateurs internet. Pour ce faire, il mise tout sur les réseaux sociaux et leur intégration directement dans l’interface. Mais est-ce que les internautes ont besoin d’un nouveau navigateur ?
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Existe-t-il encore une place pour un nouveau navigateur ? Les concepteurs de RockMelt y croient dur comme fer. Ils lancent, ce lundi, une version expérimentale (bêta) de leur création qu’ils qualifient de "navigateur de l’ère Facebook".
RockMelt se différencie en effet des grands noms du secteur – Firefox, Internet Explorer et autres Chrome – par son intégration de tout un tas d’outils censés rendre la navigation sur la toile plus sociale. Il veut donc dépoussiérer l’univers des navigateurs qui n’auraient pas pris l’entière mesure de la révolution Facebook.
Si RockMelt permet comme tous ses concurrents de visiter n’importe quel site internet, l’interface de ce navigateur est, en revanche, enrichie de deux barres latérales à vocation web 2.0. À gauche, l’utilisateur peut suivre en direct toutes les activités de ses amis Facebook, tandis qu’à droite il peut facilement et rapidement partager sur les principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube) ses trouvailles sur la Toile.
Mais l’intérêt que le microcosme du Net porte à ce nouveau projet vient avant tout de ses concepteurs. Derrière RockMelt, se trouvent en effet certains des créateurs de Netscape qui a été au début des années 90 l’un des premiers navigateurs à vocation commerciale. Il avait, par la suite, été écrasé par la puissance financière de Microsoft et de son Internet Explorer dans ce qu’on a appelé la première bataille des navigateurs.
Un Flock ou un flop?
Ces pionniers du Net sont donc de retour et le New York Times n’hésite pas, lundi, à évoquer la revanche de la "mafia Netscape". Une sorte de petite famille de génies de l’informatique qui attendait son heure. "C’est une opportunité de faire bien ce qu’on a raté à l’époque", reconnaît d’ailleurs Marc Andreessen, l’un des co-fondateurs de Netscape qui est à la tête du principal fond d’investissement qui soutient RockMelt.
Mais Facebook n’est pas synonyme de succès à tous les coups. Le monde des navigateurs est déjà bien encombré. Chrome, malgré le soutien du mastodonte Google, n’a réussi en deux ans d’existence qu’à récupérer 8% des parts de ce marché dominé par Internet Explorer et Firefox. La faute aux habitudes. "Il est difficile de faire changer leurs habitudes aux internautes", souligne John Lilly, l'ex-PDG de Mozilla (la fondation qui a créé Firefox)
"La guerre des navigateurs était intéressante à la fin des années 90, mais aujourd’hui ce n’est plus vraiment d’actualité", juge sur son blog Robert Scoble, lundi, l’un des plus influents spécialistes des nouvelles technologies aujourd’hui. RockMelt, qui se présente comme le navigateur du futur, aurait en fait un train de retard. "Aujourd’hui, ce sont les applications pour iPad, iPhone ou Android qui intéressent les gens", poursuit Robert Scoble.
Et puis, il y a déjà Flock. Ce navigateur, qui existe déjà depuis trois ans, s’était fait une spécialité d’intégrer dans son interface les nouveaux médias sociaux. RockMelt n’apporte donc pas grand-chose si ce n’est la notoriété de ses créateurs. "Flock n’a pas réussi à s’installer car il y a trois ans Facebook et autres n’étaient pas aussi populaires", estime le New York Times. Ce nouveau venu bénéficie donc surtout d’un meilleur timing. Mais est-ce suffisant pour s’imposer ?
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