GRÈCE

Victoire socialiste aux élections locales marquées par une forte abstention

Le parti socialiste du Premier ministre Georges Papandréou a remporté les élections locales de dimanche, marquées par un taux d'abstention de plus de 50 %. Pour la première fois en 24 ans, la mairie d'Athènes bascule à gauche.

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AFP - Le parti socialiste au pouvoir de Georges Papandréou, sous pression du FMI et de l'UE pour renforcer les mesures d'austérité, a remporté d'une courte tête le second tour du scrutin local dimanche, marqué par une abstention record de plus de 50% des électeurs.

Les candidats soutenus par le Pasok au pouvoir enregistrent une avance dans huit des 13 régions du pays au second tour des élections régionales, selon les estimations officielles du ministère grec de l'Intérieur.

Et pour la première fois en 24 ans, la capitale du pays, Athènes, a basculé à gauche, en élisant Georges Kaminis, ex-Médiateur du citoyen en Grèce, qui s'est forgé une réputation de sérieux en s'attaquant aux - très nombreux- problèmes administratifs qui encombrent la vie quotidienne des Grecs.

Néanmoins, le Pasok a perdu la troisième ville du pays, Le Pirée, qui a rebasculé à droite.

M. Papandréou s'est félicité du score de son parti en soulignant que les citoyens "ont montré la voie pour poursuivre" l'oeuvre du gouvernement.

"Ils ont voté pour la stabilité. Aujourd'hui, nous avons devant nous un mandat de trois ans pour continuer de faire changer la Grèce", a-t-il lancé en saluant les "sacrifices" des Grecs pour sortir de la crise.

Les résultats de ce scrutin (régional et municipal), qui s'était transformé au fil des semaines en référendum sur la politique d'austérité du gouvernement sous tutelle budgétaire de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), interviennent en plein bouclage budgétaire.

De nouvelles mesures d'austérité sont d'ores et déjà prévisibles dans le budget 2011 qui sera présenté jeudi au Parlement, pour parvenir à réaliser l'objectif fixé lors du prêt de 110 milliards d'euros consenti en mai à la Grèce en mai pour éviter sa banqueroute et un probable éclatement de la zone euro.

Lundi arrive à Athènes une délégation de la Troïka (FMI-UE-BCE), chargée de surveiller la rigueur budgétaire du gouvernement, qui pourrait être tenté de desserrer l'étau pour ne pas étouffer le pays, traversant sa deuxième année de récession.

Dimanche, M. Papandréou n'a pas exclu de devoir étendre la durée de remboursement du prêt tout en réaffirmant que la Grèce continuera à appliquer le programme d'austérité. Il a laissé entrevoir "le changement de certains termes secondaires de ce plan pour choisir des solutions plus justes".

Au terme de leur visite, les représentants de la Troïka doivent évaluer le suivi du plan de redressement de l'économie avant le versement de la troisième tranche du prêt, prévu pour décembre, d'un montant de 9 milliards d'euros.

Malgré la victoire proclamée du Pasok, le gouvernement affronte toutefois un mécontentement général, qui s'est exprimé notamment par une abstention record, qui a atteint plus de 50% au deuxième tour, après plus de 40% au premier tour dimanche dernier.

Le parti communiste a prévu de manifester dans le centre d'Athènes lundi soir, alors que la grande centrale syndicale du privé, la GSEE, a annoncé une grève dans tout le pays contre "l'austérité néo-libérale" le 15 décembre, lors de l'ouverture du débat parlementaire sur le budget 2011.

Ces manifestations interviennent par crainte de nouvelles mesures de rigueur dans le budget 2011, alors que l'office européen des statistiques Eurostat doit lundi réviser une nouvelle fois à la hausse le déficit budgétaire 2009 de la Grèce. Selon les prévisions, il doit passer de 13,6% du PIB à plus de 15%.

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