PÉNINSULE CORÉENNE

La tension reste vive malgré les efforts diplomatiques de la Chine

Les États-Unis et la Corée du Sud ont commencé, ce dimanche, des manœuvres militaires conjointes visant la Corée du Nord. Sur le terrain diplomatique, la Chine appelle à une réunion d'urgence au début du mois de décembre.

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Cinq jours après des tirs d'obus qui ont fait quatre morts sur l'île de Yeonpyeong, en mer Jaune, Séoul et Washington ont effectué ce matin des manœuvres militaires conjointes, volontairement plus importantes que celles auxquelles elles s'étaient livrées précédemment. De son côté, la Chine tente de calmer le jeu : Pékin a proposé, ce dimanche, d'accueillir une réunion d'urgence sur la situation, jugée "vivement préoccupante", dans la région.

"Si l’ambiance dans la capitale sud-coréenne n’est pas à la panique, la tension est bien plus vive à moins d’une cinquantaine de kilomètres de là", constate Nathalie Tourret, envoyée spéciale de FRANCE24 à Séoul.

Ce matin, les États-Unis et la Corée du Sud ont procédé à une démonstration de force aéronavale en mer Jaune, visant la Corée du Nord. Selon le Pentagone, ces opérations "de nature défensive" visent à "renforcer la dissuasion" contre Pyongyang mais ne sont "pas dirigées contre la Chine".

Quelques heures après le lancement des opérations, des détonations éloignées venant de Corée du Nord ont été entendues près de l’île de Yeonpyeong, bombardée mardi par Pyongyang. Il s’agirait de tirs d’artillerie, selon le ministère sud-coréen de la Défense. Les autorités sud-coréennes ont ordonné aux résidents de l’île de rejoindre provisoirement des abris de défense.

La Corée du Nord, qui qualifie les exercices militaires conjoints de "provocation intolérable", avait promis de riposter par "une contre-attaque militaire sans pitié" à toute intrusion dans son espace maritime, selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

"La Chine ne veut pas laisser la main aux États-Unis dans ce conflit"

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Sur le terrain diplomatique, Pékin, qui s'est dit "opposé à toute action militaire non autorisée à l'intérieur de la zone économique exclusive de la Chine", tente de reprendre la main et s'est engagé dimanche à empêcher la situation de se détériorer davantage.

"La Chine ne veut pas la guerre, mais elle ne veut surtout pas laisser la main aux États-Unis dans ce conflit, analyse Joris Zylbertstein, correspondant de FRANCE 24 à Pékin. C’est pourquoi les exercices militaires conjoints ne font qu’exacerber l’agacement des Chinois."

Pékin "propose la tenue de consultations d'urgence rassemblant les chefs des délégations des négociations à Six [deux Corées, États-Unis, Japon, Russie et Chine], au début du mois de décembre, pour échanger les points de vue sur les sujets de vive préoccupation actuellement", a déclaré Wu Dawei, chef de la délégation chinoise en charge des pourparlers sur le programme nucléaire nord-coréen.

Les pourparlers à Six désignent des négociations qui visent - selon un accord de désarmement nucléaire signé en 2005 - à faire renoncer le régime nord-coréen à ses projets atomiques.

"La pression s’accumule sur les épaules des Chinois, commente Joris Zylberstein, correspondant à Pékin pour FRANCE 24. Après Washington, ce sont les Sud-Coréens qui ont demandé à la Chine plus de fermeté vis-à vis de la Corée du Nord."

Le président sud-coréen Lee Myung-bak, qui a reçu dans la journée une délégation chinoise conduite par Dai Bingguo, conseiller d'État pour la politique extérieure, a demandé à la Chine de jouer un rôle accru pour la paix en tant que principal allié de Pyongyang.

Pékin a par ailleurs "transmis un message de condoléances pour les victimes sud-coréennes de l'incident de Yeonpyeong et déclaré qu'il s'efforcera d'empêcher une détérioration de la situation pour le bien de la paix entre le Sud et le Nord", a annoncé la présidence sud-coréenne.

Mais la proposition de la Chine d’organiser des consultations d’urgence a été accueillie avec réserve. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a indiqué qu’une telle réunion devait "être envisagée avec grande prudence" étant donné la révélation du programme d'enrichissement d'uranium de Pyongyang et de son attaque de cette semaine. Le Japon a, lui aussi, indiqué dimanche étudier "avec prudence" l’offre chinoise.

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