FRANCE

Le nombre de "likes" de la page Facebook en soutien au bijoutier niçois suscite des doutes

La page Facebook "Soutien au bijoutier de Nice" - qui a abattu son agresseur après un braquage mercredi - revendique plus d'un million de "likes". L'ampleur du chiffre suscite des doutes. Certains émettent l'hypothèse d'un possible achat de "likes".

AFP
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Plus d'un millions de fans en quelques jours sur la page Facebook de "Soutien au bijoutier de Nice", mis en examen pour homicide volontaire vendredi 13 septembre après avoir tué un cambrioleur deux jours plus tôt. L’ampleur de ce chiffre a suscité le débat et fait naître des doutes. Sur cette page, la majorité des internautes dénonce un "État démissionnaire de sa mission de protection des citoyens". "Malheureusement nous vivons dans un pays où si l'on veut que justice soit faite, c'est à nous de la faire", écrit l'un des visiteurs, tandis qu'un autre estime que "le braqueur a mérité son sort".

De nombreux utilisateurs de Twitter ont relevé vendredi et samedi la vitesse à laquelle le nombre de "likes" (action par laquelle on signifie qu'on "aime" une page sur Facebook) s'est accru. Certains semblent douter du caractère réel de cette vague de soutien et émettent l'hypothèse que des "likes" aient été achetés. Partisan de cette idée, le blogueur @sebmusset a tweeté, en se basant sur SocialBakers, un site d'analyse de statistique des pages Facebook : "80% des likes (945 000) du groupe de soutien au bijoutier viennent de l'étranger #arnaque".

Une hypothèse rejetée par Guilhem Fouetillou (@gfouetil), professeur associé à Sciences Po et fondateur d'un institut d'analyse des conversations sur le web. "Au prix du marché noir, 950 000 likes coûteraient 15 000 dollars. Un tel investissement est peu probable", a-t-il relevé dans un tweet. Plusieurs autres utilisateurs de Twitter ont observé que le nombre de personnes commentant des statuts sur la page ou cliquant sur le bouton "j'aime" sur ces statuts était largement en corrélation avec le nombre global de 1,2 million de "likes".

Le bijoutier niçois, qui avait tué mercredi 11 septembre l'un de ses agresseurs, a été mis en examen vendredi pour homicide volontaire et assigné à résidence avec bracelet électronique. Le voleur de 18 ans a été mortellement blessé d'une balle dans le dos. Le commerçant, âgé de 67 ans, dont le casier judiciaire est vierge, a contesté avoir agi volontairement.

Samedi, en marge de l'université du Front national à Marseille, la présidente du FN Marine Le Pen a estimé que le bijoutier était "peut-être victime du laxisme de l'État". Également présent à Marseille, le président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, a assuré pour sa part qu'il aurait agi comme le bijoutier.

Un rassemblement devrait être organisé lundi à Nice par des commerçants pour exprimer leur solidarité et dénoncer "les agressions en général".

Avec dépêches

 

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