Des manifestants pro-européens occupent la mairie de Kiev
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Des manifestants pro-européens ont réussi à investir l'Hôtel de ville de Kiev, à l'heure où des milliers de protestataires continuaient toujours d'occuper dimanche soir le centre de la capitale pour réclamer la démission du président Ianoukovitch.
L'opposition ukrainienne a appelé à rester dans le centre de Kiev, dimanche soir. "J'appelle tout le monde à rester aujourd'hui sur la place" de l'Indépendance, a lancé dans la soirée Vitali Klitschko, un des leaders de l'opposition. "Nous devons mobiliser tout le pays, ne pas perdre l'initiative", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, alors que des centaines de milliers de manifestants s'étaient rassemblés dans le centre-ville pour réclamer la démission du président Viktor Ianoukovitch, des centaines de protestataires ont réussi à pénétrer dans l’Hôtel de ville.
"Les responsables des forces de l'ordre sont en pourparlers avec les citoyens qui ont pris le contrôle des locaux de la mairie. Ils leur expliquent que leurs actions sont illégales et leur demandent de quitter le bâtiment", a déclaré la porte-parole de la police, Olga Bilyk.
"QG de la révolution"
Une journaliste de l'AFP a constaté qu'une banderole "QG de la révolution" avait été hissée sur la façade de l'immeuble. Des fenêtres ont également été brisées.
Selon Olga Bilyk, une centaine de policiers ont été blessés dans des affrontements avec les manifestants. Certains souffriraient de traumatismes crâniens. La municipalité a par ailleurs fait état de 53 personnes soignées par les services de secours, dont 14 hospitalisées, sans préciser si des policiers figuraient parmi elles.
Malgré la dispersion violente samedi matin par les forces antiémeute des manifestants qui occupaient la place de l'Indépendance, dans le centre de la capitale, la tension reste donc très vive et l’opposition ukrainienne ne semble rien vouloir lâcher. Elle dénonce le refus d’un accord d’association avec l’Union européenne et reproche au gouvernement son asservissement à Moscou. "Nous restons ici, on va installer des tentes. À partir d'aujourd'hui commence la grève générale", a déclaré un des leaders de l'opposition, Oleg Tiagnibok, devant la foule.
Rassemblements de masse interdits jusqu'au 7 janvier 2014
Dans la nuit de samedi à dimanche, les autorités ont lancé une interdiction de se rassembler dans des lieux symboliques. "Les rassemblements de masse sont interdits jusqu'au 7 janvier 2014", sur la place de l'Indépendance, lieu traditionnel des manifestations à Kiev, ainsi que dans les rues où se trouvent les locaux de l'administration présidentielle, du Parlement et le siège du gouvernement, a indiqué à l'AFP l'avocate Evguenia Zakrevskaïa, citant une décision de la justice ukrainienne.
L'opposition, qui reproche au président d'avoir tourné le dos à l'UE et durci le régime, a réussi à mobiliser des dizaines de milliers de personnes à Kiev il y a une semaine, au début des manifestations. Le rassemblement de dimanche constituait un test des capacités de l'opposition à mobiliser.
Le président ukrainien a quant à lui promis de poursuivre le rapprochement avec l'Union européenne. "Je vais faire mon possible pour accélérer le processus de rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne, tout en évitant d'importantes pertes pour notre économie et la détérioration du niveau de vie", a-t-il déclaré dans un communiqué. Viktor Ianoukovitch a par ailleurs condamné samedi l'usage de la force contre les manifestants et ordonné une enquête. "Je suis profondément indigné par les événements qui ont eu lieu au cours de la nuit sur la place de l'Indépendance" à Kiev, a-t-il dit dans un communiqué.
"Démission du gouvernement et du président"
Mais les dirigeants de l'opposition, qui se sont réunis samedi pour décider de leur stratégie après une semaine de manifestations, ont dénoncé un durcissement du régime.
Arseni Iatseniouk, un leader du parti Batkivschina (la Patrie) de l'opposante Ioulia Timochenko, a annoncé que l'opposition réclamait "la démission du gouvernement et du président, des élections présidentielle et législatives anticipées".
Les États-Unis et l'Union européenne ont condamné le recours à la violence contre les manifestants.
Avec dépêches AFP
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