Tchétchénie : affrontements meurtriers à Grozny entre policiers et rebelles
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Dix membres des forces de sécurité russes ont été tués jeudi dans la capitale tchétchène par des rebelles retranchés dans des bâtiments du centre-ville de Grozny.
Grozny a été jeudi 3 décembre le théâtre de violences perpétrées par des rebelles tchétchènes. Dix membres des forces de sécurité russes sont morts dans les affrontements dans la capitale de la République de Tchétchénie, et une trentaine ont été blessés, selon les autorités de Moscou.
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L’information a été confirmée par des journalistes sur place, qui soulignent que l'attaque a eu lieu quelques heures seulement avant l'allocution annuelle de Vladimir Poutine.
Les attaques ont été revendiquées dans la nuit par les rebelles du mouvement islamiste de l’Émirat du Caucase sur le site spécialisé kavkacenter.com, affirmant qu'ils agissaient sous les ordres de leur nouveau dirigeant, le cheikh Ali Abou Mouhammad.
"De nombreux combattants sont entrés dans la ville", annonce un homme en tchétchène sur une vidéo postée sur le site avant d'ajouter : "Nous nous battrons jusqu'à la mort".
Les combats ont débuté dans la nuit à un rond-point de Grozny. Ils se sont ensuite déplacés vers un bâtiment abritant des médias et une école. Le Comité national anti-terrorisme affirmait jeudi matin qu’un certain nombre d’assaillants étaient encerclés dans le haut de l’immeuble, où un incendie s’était déclaré.
"Certains (autres assaillants) sont encore dans l'école", a par ailleurs indiqué de son côté le président tchétchène sur la radio Ekho Moskvy. "Nous les avons encerclés", a-t-il ajouté, ajoutant qu'à 8 h locales (5 h GMT), les opérations des forces de l'ordre pour reprendre le contrôle de la situation étaient pratiquement achevées.
Le dirigeant tchétchène a également indiqué que les rebelles, dont il n'a pas mentionné le nombre, étaient "lourdement armés".
Épicentre de la violence au Caucase
Il reste néanmoins impossible à l’heure actuelle de dire si les rebelles visaient le bâtiment dans lequel ils se sont retranchés. Difficile également de dire s’il s’agit d’un seul groupe ou si plusieurs entités agissent de concert.
Longtemps épicentre de l’instabilité en Caucase du Nord, la Tchétchénie a été le théâtre de deux guerres dans les années 1990 puis au début des années 2000. La région a retrouvée une certaine stabilité depuis l’accession au pouvoir de Ramzan Kadyrov, proche du Kremlin, Premier ministre depuis 2006.
Début octobre, un jeune kamikaze avait tenté de se faire exploser à l’entrée d’une salle de concert bondée. Cinq policiers étaient morts en l’empêchant de commettre son geste. L’épisode avait ravivé les craintes d'un nouveau cycle de violences en Tchétchénie.
Nombreux dans les rangs de l’organisation de l’État islamique (EI) en Syrie et en Irak, les rebelles caucasiens semblent désormais appuyés dans leur lutte contre Moscou par des jihadistes de l'EI. Une vidéo a notamment été diffusée début septembre sur YouTube menaçant de déclencher une "guerre" en Tchétchénie.
Avec AFP
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