Des élus bavarois voulaient imposer la langue allemande dans tous les foyers
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La CSU, le parti conservateur au pouvoir en Bavière, voulait obliger tous les habitants de cette région d'Allemagne à parler allemand "même en famille". Face au tollé provoqué par cette proposition, la CSU a décidé d'abandonner l'idée.
Les conservateurs de la CSU ne vont finalement pas installer un micro dans toutes les habitations bavaroises. Ce n'était probablement pas, de toutes façons, l'intention de ce parti au pouvoir en Bavière depuis 1957, mais il n'y avait pas beaucoup d'autres manières pour imposer leur dernière proposition : forcer tous les habitants de la région à parler allemand "même en famille".
Cette proposition, formulée samedi 6 décembre par la CSU et abandonnée deux jours plus tard, avait suscité une levée de boucliers générale dans le pays. Même la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel, pourtant alliée politique de la formation bavaroise, avait pris ses distances avec cette idée.
Le texte original, qui devait être soumis au congrès du parti vendredi 12 décembre, stipulait que les personnes voulant "vivre durablement [en Bavière] doivent s'engager à parler allemand en public et en famille". Après le retropédalage de lundi de la CSU, la motion n'évoque plus qu'un "effort à utiliser l'allemand dans son quotidien".
Et pourquoi pas le klingon ?
Il faut dire que l'idée originale a fait bondir des politiciens de tout bord. À gauche, cette tentative bavaroise de faire de l'intégration à langue forcée a poussé la secrétaire générale de la SPD Yasmin Fahimi a déclarer que "la CSU était tombé en Absurdistan". Elle a ajouté que c'était "à pleurer de rire, si ce n'était pas aussi très dangereux" comme proposition.
À droite, le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber, a jugé que "ce n'est pas au politicien de savoir si on parle le latin ou le klingon [une langue de la série Star Trek, NDLR] en famille". Le président du groupe du Parti populaire européen au Parlement européen, Manfred Weber (également membre de la CDU) a lui estimé qu'il n'avait pas envie d'une "police de la langue" en Bavière.
La proposition controversée n'a pas seulement suscité l'ire en Allemagne. Elle a aussi été critiquée "par les médias internationaux du 'New York Times' au 'Jerusalem Post'", rappelle la "Süddeutsche Zeitung", le quotidien de centre-gauche de Munich (capitale de la Bavière).
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