La Turquie et l’Irak décidés à renforcer leur coopération militaire contre l’EI
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Ankara s'est engagé, jeudi, à renforcer sa coopération militaire avec l'Irak face à l’organisation de l'État islamique, tout en qualifiant de nouveau les Kurdes du PKK "d'organisation terroriste", au même titre que les jihadistes.
La Turquie a promis, jeudi 25 décembre, à l'Irak de joindre ses forces dans la lutte contre l’organisation de l’État islamique (EI).
"L’EI menace non seulement la sécurité de l'Irak et de la Turquie mais aussi celle de la région toute entière", a déclaré le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi en visite à Ankara. "Nous pouvons vaincre cette organisation en unissant toutes nos forces, avec le soutien des pays dans la région", a ajouté Haïdar al-Abadi.
Ce dernier a ensuite demandé à son hôte turc son soutien dans le partage des renseignements, l'entraînement militaire et l'armement pour combattre l'EI. Les jihadistes contrôlent une partie des territoires de l'Irak et de la Syrie jusqu'à la frontière turque ainsi que la ville-symbole de Kobané.
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Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, qui s'était lui-même rendu en visite en Irak en novembre, a répondu que la Turquie entraînait déjà des combattants kurdes pershmerga engagés dans la lutte contre l'EI. "Nous sommes ouverts à toutes les idées" pour accroître le soutien d'Ankara à Bagdad, a-t-il ajouté. L'aide de la Turquie à la formation des peshmerga kurdes pourrait en outre être étendue à la garde nationale irakienne, a expliqué Ahmet Davutoglu.
La Turquie qualifie le PKK de "d'organisation terroriste"
La Turquie et l'Irak partagent "une conception commune pour combattre toutes les organisations terroristes dans la région", a estimé le chef du gouvernement turc, mentionnant l'EI mais aussi le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une guérilla sur le sol turc.
Ahmet Davutoglu a accusé les rebelles du PKK de lancer "des attaques contre la Turquie en utilisant le territoire irakien". Sur ce point, la politique turque s'oppose frontalement à celle des États-Unis et des Occidentaux, qui ont fait des jihadistes du groupe EI leur principal ennemi, alors qu'Ankara semble principalement s'inquiéter de l'activité des mouvements kurdes, aussi bien turcs que syriens.
En novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait ainsi qualifié de "terroriste" le principal parti kurde de Syrie (PYD), à la pointe du combat contre l'EI dans la ville de Kobané, au même titre que le mouvement du PKK.
Les relations entre Ankara et Bagdad se sont améliorées depuis l’arrivée du nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi en septembre. Son prédécesseur Nouri al-Maliki, reçu en 2010 en Turquie, reprochait à Ankara ses liens avec le Kurdistan irakien autonome. Les gisements pétroliers de la région étaient alors au centre d'un âpre contentieux avec Bagdad. Un accord sur la répartition des revenus qu'ils produisent a depuis été conclu.
Avec AFP et Reuters
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