IMMIGRATION

La marine italienne sauve 900 migrants d'un cargo à la dérive

Au terme d'une incroyable odyssée, la marine italienne a réussi à sauver de la catastrophe 900 migrants entassés dans un cargo à la dérive dans la mer Adriatique. L'équipage avait abandonné le navire. Quatre corps ont été retrouvés.

Quatre corps ont été récupérés sur le cargo à la dérive.
Quatre corps ont été récupérés sur le cargo à la dérive. Nunzio Giove, AFP
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Les autorités italiennes ont réussi à éviter une hécatombe, mercredi 31 décembre, en ramenant à bon port un cargo à la dérive à l’intérieur duquel se trouvaient environ 900 migrants, majoritairement syriens. Intercepté en pleine mer Adriatique, le Blue Sky M, battant pavillon moldave, est arrivé aux alentours de 3h30 (2h30 GMT) à Gallipoli (sud-est de l'Italie). Les centaines de clandestins à bord ont pu alors être pris en charge par les autorités.

Sans l’intervention des gardes-côtes, le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers. Les autorités italiennes ont en effet rapidement découvert que le cargo n’était pas à la dérive, mais qu'il faisait route moteur bloqué vers la côte des Pouilles. "Une hécatombe évitée […]", se sont félicités mercredi matin les garde-côtes italiens sur leur compte Twitter.

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Quatre morts ont toutefois été retrouvés sur le cargo. La plupart des passagers sont syriens, a déclaré à Reuters la porte-parole de la Croix-Rouge, Mimma Antonagi, depuis la province de Lecce où sont arrivés les migrants. Les corps des personnes décédées ont été transportés dans un hôpital de la région et les survivants ont été emmenés dans des bâtiments publics où les autorités devront procéder à leur identification. Selon les médias italiens, une femme enceinte sur le point d'accoucher se trouvait à bord du navire. Mais cette information n'a pas pu être confirmée mercredi.

Une odyssée confuse

La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.

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Cette odyssée, dont on ne sait où elle a débuté, a pris un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord "d'hommes armés". Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire.

C’est là que les événements deviennent confus. Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire sont alors dépêchés sur les lieux. Après inspection du bateau, il affirment qu’il n’y a "aucun problème mécanique et rien de suspect sur le bateau".

Peu après, le bateau change subitement de cap. Il se dirige vers les côtes italiennes. C’est alors au tour des autorités du pays d’intervenir. Là encore, une vedette de la marine militaire italienne et un hélicoptère sont envoyés à la rencontre du cargo. C’est à ce moment-là, que les militaires italiens signalent la présence de centaine de migrants à bord. Ils sont seuls. L’équipage a déserté. Ils découvrent que le bateau n’est pas à la dérive mais qu'il fonce sur les côtes italiennes.

Course contre la montre

Les six militaires, montés à bord, parviennent in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de cinq milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo est enfin à quai. C'est la fin du calvaire pour ces centaines de clandestins.

Ce nouvel épisode du drame de l'immigration clandestine, quasi-permanent depuis des mois en Méditerranée, fait suite à une autre tragédie, celle d'un ferry, le Norman Atlantic, dont l'incendie a fait au moins 13 morts.

La guerre civile en Syrie et la situation chaotique qui règne en Libye ont entraîné une hausse du nombre de migrants cherchant à traverser la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune cette année, souvent à destination de l'Italie ou de la Grèce.

Quelque 160 000 migrants sont arrivés par la mer en Italie en novembre et 40 000 en Grèce, selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'Onu. Des milliers d'autres ont péri en tentant la traversée. Selon l'ONU, la Méditerranée constitue "la route la plus mortelle du monde".

Avec AFP et Reuters

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