Une base militaire indienne attaquée par un groupe armé près du Pakistan
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De violents combats ont eu lieu samedi matin sur une base de l'armée de l'air indienne au Pendjab, à la frontière avec le Pakistan, entre des soldats et un groupe d'islamistes armés. Les quatre assaillants ont été tués.
Un groupe d'islamistes présumés a attaqué une base aérienne de l'armée indienne près de la frontière pakistanaise, samedi 2 janvier. Les autorités ont abattu les quatre assaillants et repris le contrôle de la situation au terme de quatorze heures.
Quatre hommes armés, vêtus d'uniformes de l'armée indienne, avaient infiltré la base aérienne de Pathankot, dans l'État du Pendjab (nord-ouest de l'Inde), avant l'aube. Il s'agit de l'attaque la plus grave en Inde depuis plusieurs années. Les quatre assaillants ont été tués, ont indiqué les autorités.
Un général indien a déclaré à la télévision que le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed, basé au Pakistan, avait revendiqué l'assaut.
Cet événement est survenu une semaine après une visite surprise du Premier ministre indien, Narendra Modi, au Pakistan - la première d'un Premier ministre indien en 11 ans - et menace de faire dérailler le début de détente se dessinant entre les deux puissances nucléaires. Des rencontres bilatérales à haut niveau sont prévues courant janvier à Islamabad.
Le Pakistan condamne un "acte terroriste"
La réaction du ministère des Affaires étrangères au Pakistan ne sait pas fait attendre."Dans l'esprit de bonne volonté créé par les récentes discussions de haut niveau entre les deux pays, le Pakistan reste engagé à être un partenaire de l'Inde (...) afin d'éliminer la menace terroriste sur notre région", a déclaré u
Une manifestation sur la route conduisant à la base a eu lieu en début d'après-midi : des habitants ont brûlé des effigies censées représenter des militants pakistanais, a rapporté l'AFP.
"Lourdement armés"
Un responsable sécuritaire de haut rang ayant requis l'anonymat a indiqué que les militaires avaient réussi à empêcher les assaillants de faire des dégâts importants dans la base, à 50 km seulement de la frontière pakistanaise, et qui abrite des dizaines d'avions de combat.
Le Jaish-e-Mohammed, interdit au Pakistan, combat l'État indien dans la région himalayenne du Cachemire, région disputée par l'Inde et le Pakistan, où un conflit séparatiste a fait quelque 100 000 morts.
>> Reportage sur France 24 : "Une nouvelle génération prend les armes au Cachemire"
L'Inde avait accusé ce même groupe islamiste d'avoir attaqué en décembre 2001 le Parlement indien, faisant 11 morts et entraînant une escalade militaire à la frontière indo-pakistanaise au point d'amener les deux pays au bord de la guerre.
Trois guerres pour le Cachemire
Depuis leur indépendance du Royaume-Uni en 1947, l'Inde et le Pakistan ont déclenché trois guerres pour le Cachemire, dont chaque pays occupe une partie et dont les deux veulent le contrôle total.
L'Inde accuse régulièrement l'armée pakistanaise d'effectuer des tirs de couverture pour les rebelles qui passent la frontière et organisent ensuite des attaques dans le Cachemire indien, où ils visent souvent la police locale.
L'État du Pendjab, en majorité sikh, avait jusque-là été quasiment épargné par les violences.
New Delhi avait suspendu toute discussion avec le Pakistan après l'attaque de la ville de Bombay par des islamistes armés en novembre 2008, qui avaient tué 166 personnes. L'enquête avait établi que l'opération avait été planifiée au Pakistan. Les deux pays avaient relancé un processus de paix en 2011, mais les tensions ont atteint des sommets ces deux dernières années.
Avec AFP
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