MSF va ouvrir un centre d'accueil pour jeunes migrants isolés à Paris
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Paris (AFP) –
Médecins sans frontières (MSF) va ouvrir en septembre un centre d'accueil de jour pour jeunes migrants isolés à Paris et lancera dans un deuxième temps un système d'hébergement pour ce public, a indiqué jeudi à l'AFP Corinne Torre, chef de mission France pour l'ONG.
"Nous comptons ouvrir début septembre un centre d'accueil de jour à Paris, d'une capacité de 50 personnes maximum, qui offrira aux mineurs tous les services - médicaux, sociaux, juridiques - dont ils pourraient avoir besoin", a-t-elle précisé.
Le centre, installé dans le XIXe arrondissement, s'articulera autour de plusieurs "pôles": le Gisti (association d'aide aux étrangers) et les avocats du Barreau de Paris tiendront une permanence juridique, un "pôle social" organisera sorties et cours de français...
Côté médical, des préconsultations sont prévues ainsi qu'un pôle "santé mentale", car "25% auront sans doute besoin d'une attention particulière" et "5 à 6% d'une aide psychiatrique".
L'idée est partie d'un constat: le parcours des "mineurs non accompagnés" est complexe, avec notamment une évaluation de leur âge, cruciale et très critiquée côté associations. Avant cet entretien, la ville de Paris assume leur hébergement. Après, les moins de 18 ans passent sous la houlette de l'aide sociale à l'enfance.
Mais 85% sont évalués majeurs, souligne Mme Torre, qui déplore "un vide" pour ces jeunes qui "se retrouvent à la rue". Car s'ils relèvent de l'hébergement d'urgence, trouver une place peut s'avérer difficile, notamment du fait de la saturation des dispositifs.
MSF compte par ailleurs mobiliser des hôtels, "d'ici la fin de l'année", avec l'objectif "d'héberger entre 32 et 50 personnes" - des jeunes ayant saisi la justice pour être reconnus mineurs. La procédure peut durer plusieurs mois.
Le séjour à l'hôtel durera "trois semaines" environ, avant relogement chez des particuliers. "Nous cherchons 3.000 places en hébergement citoyen", explique Mme Torre, qui plaide pour "que l'État les mette tous à l'abri".
L'initiative se veut aussi un "plaidoyer" pour "obtenir que les mineurs soient reconnus comme tels jusqu'au terme de leur procédure en justice", ajoute-t-elle. Du côté de la Ville de Paris, on assure porter un "regard bienveillant" sur cette initiative "qui ajoute un maillon supplémentaire à la chaîne de solidarité".
Le nombre de migrants se présentant comme mineurs devrait atteindre 4.500 cette année dans la capitale si les arrivées se poursuivent au rythme actuel, contre 1.200 en 2015.
© 2017 AFP