Guerres des Balkans: deux Serbes rejugés à La Haye
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La Haye (AFP) –
Deux anciens chefs de la sécurité intérieure serbe accusés d'être responsables des "escadrons de la mort" qui ont sévi en Bosnie et en Croatie dans les années 1990 sont rejugés mardi devant la justice internationale.
Plus de neuf ans après l'ouverture de leur premier procès, Jovica Stanisic, 66 ans, et Franko Simatovic, 67 ans, sont rejugés pour les mêmes chefs d'accusation qu'en première instance.
Ils sont poursuivis pour meurtre, qualifié de crime de guerre, et pour quatre crimes contre l'humanité: persécution, assassinat, expulsion et actes inhumains.
Leur acquittement en 2013 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui siège à La Haye, avait suscité une vague de protestations et le ministère public avait fini par faire appel.
Jovica Stanisic, ancien chef de la sécurité intérieure de la Serbie et figure-clé du régime de Slobodan Milosevic, ainsi que son adjoint Franko Simatovic sont de nouveau accusés d'avoir organisé, financé et ravitaillé des groupes paramilitaires qui ont semé la mort en Bosnie et en Croatie après la dislocation de l'ex-Yougoslavie en 1991.
Ces groupes ont fait déferler une vague de terreur et de destructions, attaquant des villes et assassinant Croates, Musulmans et autres populations non-serbes.
Les procureurs, qui avaient requis la prison à perpétuité lors du premier procès, maintiennent leur accusation: les deux Serbes "ont participé à une entreprise criminelle commune qui a vu le jour en avril 1991 au plus tard et qui s'est poursuivie au moins jusqu'au 31 décembre 1995".
Les guerres dans l'ex-Yougoslavie furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Leur bilan humain est estimé à 150.000 morts, dont deux-tiers de civils, et 4 millions de déplacés.
En mai 2013, les juges du procès en première instance avaient décidé que l'accusation n'avait pas réussi à prouver "au-delà de tout doute raisonnable" la culpabilité des deux hommes et les avaient acquittés.
Le 15 décembre 2015, revirement rare: la Chambre d'appel du TPIY infirmait l'acquittement, avançant que les premiers juges s'étaient "trompés" sur divers points de droit.
MM. Stanisic et Simatovic se trouvent parmi les derniers chefs de guerre des Balkans détenus à La Haye. Leur procès s'ouvre non plus devant le TPIY, qui ferme ses portes cette année, mais devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux, compétent pour reprendre toute affaire du TPIY.
© 2017 AFP