Dernière ligne droite à Marseille pour Mélenchon et sa rivale REM
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Marseille (AFP) –
Jean-Luc Mélenchon (LFI) et sa concurrente Corinne Versini (REM) jetaient jeudi leurs dernières forces dans la campagne législative à Marseille, marquée à trois jours du second tour par le refus du député PS sortant Patrick Mennucci de donner une consigne de vote.
Le député socialiste, éliminé dimanche, avait appelé dès mardi son rival Jean-Luc Mélenchon, à apporter son soutien aux candidats socialistes "fidèles à leur parti, fidèles à leur candidat (à la présidentielle, Benoît Hamon, ndlr), et qui n'ont pas fait d'arrangement avec la République en Marche (REM)". Parmi eux, entre autres, l'ex-ministre de l?Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, en difficulté dans la 6e circonscription du Rhône.
"Jean-Luc Mélenchon a décidé de refuser de soutenir" ces candidats, a déploré Patrick Mennucci dans un communiqué diffusé jeudi. Dans ces conditions, le socialiste refuse de donner une "consigne de vote" pour le second tour de l'élection législative dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, laissant ses électeurs "se déterminer en (leur) âme et conscience".
Par son attitude, M. Mélenchon "démontre à nouveau que son objectif n'est pas de faire élire un maximum de députés de gauche à l'Assemblée nationale mais bien de faire battre un maximum de socialistes", a dénoncé Patrick Mennucci, moquant chez son adversaire "son sectarisme, son égocentrisme et sa volonté hégémonique".
Le leader de la France insoumise ne devrait pas manquer de lui répondre dans la soirée, lors d'un meeting organisé près du Vieux-Port -- où il avait déjà marqué les esprits lors de la campagne présidentielle par une réunion publique d'envergure.
- "Combat emblématique" -
L'annonce de la candidature de M. Mélenchon dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône avait suscité l'ire de Patrick Mennucci, qui avait promis un "affrontement complet" à son ancien camarade socialiste, critiquant le choix de Jean-Luc Mélenchon d'une circonscription où il n'y avait "absolument aucune possibilité que le Front national soit au 2e tour".
Le leader de la France insoumise avait de son côté mis en avant son objectif: non pas "affaiblir" le PS, mais le "remplacer". Avec 34,3% des suffrages exprimés enregistrés dimanche, il est au moins parvenu à le faire pour le 2d tour des législatives, en devançant très largement le député sortant (12,4%). Face à lui, la candidate de la République en Marche, Corinne Versini, une cheffe d'entreprise d'Aix-en-Provence (22,7%).
En ballottage défavorable, celle-ci a reçu jeudi le soutien de la ministre des Sports Laura Flessel: "Je représente un gouvernement (...) mais à cette minute je suis l'amie qui vient soutenir" une candidate, a assuré à la presse l'ancienne championne d'escrime.
"On veut que Corinne gagne" car "on a besoin de personnes engagées, qui connaissent vraiment le territoire", a-t-elle déclaré aux côtés de Mme Versini. "Je m'implique aussi parce que j'ai pris conscience, après aussi le second tour, qu'il fallait lutter contre toute forme d'extrémisme", a-t-elle ajouté.
Pour Corinne Versini, "il y a des combats un peu plus emblématiques, quand on est face à des extrêmes", dans une allusion à la France insoumise. "Nous sommes des humanistes, nous voulons défendre la protection de l'individu et (son) épanouissement", mais "d'une façon ouverte et qui embrasse le monde", a-t-elle souligné.
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