FRANCE

Législatives 2017 : les Insoumis passent au "combat" à l’Assemblée

Jean-Luc Mélenchon s'exprimant devant la presse et des militants, dimanche 18 juin, à Marseille.
Jean-Luc Mélenchon s'exprimant devant la presse et des militants, dimanche 18 juin, à Marseille. Anne-Christine Poujoulat, AFP

Au lendemain du second tour des législatives, les 17 élus de la France insoumise s’apprêtent à former un groupe parlementaire à l’Assemblée. Mais les députés d'extrême gauche entendent avant tout devenir le porte-voix des abstentionnistes.

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Au milieu de la déferlante des élus de la République en marche (LREM), les Insoumis ont tenu bon. Avec 17 élus estampillés La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon a désormais la certitude qu’il peut obtenir un groupe à l’Assemblée nationale – un minimum de 15 élus est nécessaire – et ce sans le concours des élus communistes.

Soulagé mais pas satisfait. Celui qui a engrangé un bon score au 1er tour de l’élection présidentielle avec 19,5 % des voix, soit plus de 7 millions d'électeurs, espérait passer devant le Parti socialiste (PS) et devenir la première force d’opposition à gauche. Il n’en est rien. Même moribond, le PS à lui seul détient 29 sièges. Et dans l’hypothèse que les Insoumis s’allient aux députés communistes – ce qui formerait un groupe de 27 députés –, le mouvement ne parviendrait toujours pas à supplanter le parti à la rose.

Opération séduction

Pas de quoi pour autant inquiéter les cadres du mouvement qui espèrent rallier d’autres élus émanant de toute la gauche. "Il y a de quoi élargir notre futur groupe parlementaire, estime Charlotte Girard, candidate insoumise battue dans la 10e circonscription de l’Essonne sur France 24. Il y a, au sein du Parti socialiste, des candidats élus qui sont porteurs d’une ligne parfaitement compatible avec la France insoumise". Et de préciser "nous formerons un groupe qui incarne une dimension écologiste radicale, ce qui n’a jamais été le cas des partis écologistes étiquetés en tant que tel". Un appel du pied à peine dissimulé aux quelques élus écologistes qui voudraient prendre part au groupe LFI.

Mais plus que sur les bancs de l’Assemblée, le nouvel élu de Marseille entend devenir le porte-parole des abstentionnistes en menant son "combat" dans la rue. Face au taux record d’abstention (57,4 %), dimanche soir, le tribun a exhorté le peuple français à entrer "dans une forme de grève générale civique". "Je vois dans cette abstention une énergie disponible pour peu que nous puissions l'appeler au combat, faire passer de l'abstention à l'offensive", a lancé, bravache, l'ancien socialiste.

Une opposition dans la rue

Élu avec près de 60 % des voix dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, le leader de la France insoumise, qui a battu la marcheuse Corinne Versini, s’apprête donc à entrer "en résistance" au Palais-Bourbon, aux côtés des autres grands noms de son mouvement. Ainsi, le porte-parole de la campagne présidentielle, Alexis Corbière, élu en Seine-Saint-Denis, la journaliste Clémentine Autain, le très médiatique François Ruffin, ou Éric Coquerel pourront lui prêter main forte.

En attendant de faire leur entrée dans l’Hémicycle, les élus LFI ne semblent pas prêts à jouer l’apaisement. "Je redoute l'arrogance des élus du groupe hégémonique de la majorité présidentielle", a pour sa part affirmé Clémentine Autain. "Je ne suis pas sûre de passer des heures à la buvette avec ces élus godillots…". Et de poursuivre, "l'opposition s'exprimera de fait davantage dans la rue et dans le débat public", confie l’élue féministe qui prédit "un embrasement du pays" contre la réforme du droit du travail et "la nouvelle donne libérale".

 

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