Nice relance les hostilités avec la mosquée En Nour
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Nice (AFP) –
La ville de Nice a relancé vendredi sa demande d'expropriation de la nouvelle mosquée En Nour, deux jours après les assurances de la préfecture que celle-ci serait dûment examinée.
Le Conseil d'Etat avait tranché mi-2016 pour l'ouverture de la mosquée et débouté la ville de sa précédente demande d'expropriation.
Le conseil municipal a voté le principe d'une nouvelle déclaration d'utilité publique (DUP) pour construire à la place une crèche et un espace de co-working dans le quartier de bureaux où est implantée la mosquée. La mairie explique que cela lui coûtera moins cher.
Patrick Allemand, le chef de file PS et macroniste reproche au maire Christian Estrosi (LR, pro-Macron) "d'être à nouveau dans une démarche stigmatisante" et de "chasser sur les terres du Front national".
Jointe par l'AFP, Hanane Charrihi, fille de la première victime de l'attentat du 14 juillet 2016 et fidèle de la mosquée En Nour, a elle aussi dénoncé "un acharnement blessant".
"Cela me révolte, c'est comme si on m'insultait moi ou mon éducation. Au lieu de s'occuper de la sécurité et des gens, il s'occupe d'une mosquée", a-t-elle accusé, à l'adresse du maire.
En conseil municipal, M. Estrosi a affirmé vouloir simplement s'assurer, "dans un contexte fragile et rempli de menaces", d'avoir des interlocuteurs "raisonnables et sages". La mairie propose un terrain à bâtir alternatif.
La mosquée En Nour a le tort à ses yeux d'avoir été édifiée sur un terrain acheté par un Saoudien et d'avoir bénéficié d'une remise de loyer équivalent à un financement par une puissance étrangère, puis d'avoir effectué des travaux dans des conditions de gratuité jugées suspectes et signalées au parquet.
Concernant la rupture des liens avec le propriétaire saoudien annoncée récemment par la mosquée, il a affirmé : "Il n'y a aucun acte notarié pour le confirmer à ce jour".
La mosquée a réagi en indiquant que la mairie allait recevoir incessamment la Déclaration d'intention d'aliéner, permettant à la mairie d'exercer son droit de préemption. "Il n'aura peut-être même pas besoin d'exproprier", a ironisé Me Ouassini Mebarek, qui a donné rendez-vous aux médias à la mosquée dimanche, après la prière de l'Aïd, plus grande fête religieuse des musulmans célébrant la fin du ramadan.
© 2017 AFP