AFRIQUE

"J'ai beaucoup d'amour pour l'Afrique" : Loïk Le Floch-Prigent se confie dans un livre

Loïk Le Floch-Prigent est venu présenter son dernier livre "Carnets de route d'un Africain"
Loïk Le Floch-Prigent est venu présenter son dernier livre "Carnets de route d'un Africain" Capture France 24

L'ancien patron de Elf, Loïk Le Floch-Prigent, condamné pour détournements de fonds, témoigne sur France 24 de son rapport avec le continent africain dans un livre intitulé "Carnets de route d'un Africain".

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Son nom est immanquablement associé aux affaires. Loïk Le Floch-Prigent, l’ancien dirigeant de Elf dans les années 90, compte 28 mises en examen au compteur. Dans le scandale de la compagnie pétrolière, il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de biens sociaux et de crédits et abus de pouvoir. Plus récemment, il a passé cinq mois en prison au Togo pour une autre affaire d'escroquerie.

Cet homme d’affaires breton a aussi dirigé plusieurs fleurons de l'industrie française, notamment sous François Mitterrand. C’est également l'un des Français les plus connus en Afrique, où  il a passé plus de 20 ans. Dans un livre "Carnets de route d'un Africain", il évoque son rapport avec les pays africains.

"Je n’ai aucune amertume, mais au contraire beaucoup d’amour pour l’Afrique", insiste l’ancien PDG de Elf, qui a côtoyé de nombreux chefs d’État africains. Loïk Le Floch-Prigent raconte dans son ouvrage de nombreuses anecdotes sur ces derniers. Il se souvient par exemple du goûteur du Gabonais Omar Bongo : "Quand on déjeunait avec lui, il avait un menu spécial. On voyait quelqu’un qui allait prendre les plats qu’il désirait avant que ceux-ci n'arrivent jusqu’à sa bouche".

"Chacun des despotes à envie de rester au pouvoir"

Dans l'affaire des contrats pétroliers, Loïk Le Floch-Prigent a été surpris à l’époque de voir que le président tchadien Idriss Déby n’avait demandé aucune enveloppe personnelle. "D’habitude, pour les bonus, les présidents disaient ‘voilà ce qu’il faut faire’, mais lui a dit non. Il m’a dit ‘envoie ça au trésor’. Il était tellement content que je reprenne en main les opérations pétrolières au Tchad qu’il était prêt à tout. J’ai trouvé ça assez remarquable", raconte Loïk Le Floch-Prigent, tout en qualifiant aujourd’hui Idriss Déby de "despote accroché au pouvoir". "Chacun des despotes à envie de rester au pouvoir et change la Constitution. Je trouve cela détestable", précise-t-il en faisant référence à plusieurs dirigeants africains.

Dans les pages de son livre, l’ex-PDG dénonce aussi l’intervention de la France au Mali et en Centrafrique. "Je pense qu’il fallait faire une politique africaine, mais il ne fallait pas considérer qu’elle soit uniquement une politique d’intervention. Il y avait d’autres choses à faire", estime-t-il. "Il fallait qu’il y ait une grande politique sur l’éducation en Afrique. Cette politique n’a pas été menée par la France et c’est vraiment un désastre".

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