Tour de France: "Je ne vends pas du rêve", insiste Bardet

Düsseldorf (Allemagne) (AFP) –

Publicité

"Je ne vends pas du rêve, je ne promets pas un résultat", a insisté Romain Bardet à la veille du départ du Tour de France qu'il a terminé l'an passé à la deuxième place.

A la fois ambitieux et réaliste, le grimpeur de l'équipe AG2R La Mondiale invite à "ne pas avoir une vision stricte du résultat".

QUESTION: Vous ne voulez pas dire "je veux gagner le Tour" ?

REPONSE: "(sourire) Tout le monde veut me le faire dire, et de plus en plus. Mais je suis là pour faire le mieux possible. Comptez sur moi pour me battre jusqu'à Paris au maximum et donner le meilleur de moi-même. Je prends le départ de mon cinquième Tour de France, le quatrième dans l'optique du classement général, je sais ce que c'est. Je n'ai jamais adopté de posture défensive. A fortiori après avoir terminé deuxième du Tour, je vais m'autoriser à prendre encore plus de risques pour le meilleur, quitte à le payer un peu plus tard. Je préfère me mettre en danger pour essayer de continuer à tutoyer les sommets. La réussite passe par l'attaque. La prise de risque doit aussi être calculée, je sais qu'il faut être patient, puisque l'année dernière j'ai construit mon podium sur les derniers jours de course. Mais je ne vends pas du rêve, je ne promets pas un résultat."

Q: Etes-vous plus fort physiquement que l'an dernier ?

R: "On a plus de certitude au départ, la préparation s'est faite dans la sérénité. En 2016, j'avais annoncé que l'objectif à moyen terme serait un podium dans un grand tour. C'est venu dès l'an dernier et c'est tant mieux car ça validait toute une démarche d'entraînement, de progression, de structuration d'une équipe. Maintenant, on est arrivé à notre rythme de croisière. L'objectif, c'est d'être à ce niveau de performance année après année. Mais le déterminant du résultat brut n'est pas seulement la performance physique."

Q: Comment analysez-vous vos adversaires ?

R: "Physiquement, c'est Porte qui m'a fait la plus grosse impression. Il a dominé son sujet dans la montagne et les chronos. Il n'a jamais gagné un grand tour ou même monté sur le podium mais il a une équipe forte autour de lui et il a pris ses marques l'an dernier. Pour moi, il est le coureur à battre avec Froome qui se dit prêt et doit l'être. L'an dernier, il (Froome) nous avait déjà impressionné en attaquant là où on ne l'attendait pas. Quintana et Contador ont une expérience énorme des grands tours, ils les ont gagnés, mais il y a toute une pléiade de coureurs, huit ou dix, qui vont finalement se répartir les bonnes places dans les étapes de montagne. L'aspect tactique aussi pourra faire la différence. Au niveau des favoris, il y a une densité assez rare. Beaucoup de coureurs peuvent prétendre à une place dans les dix premiers et peuvent inverser les chiffres selon le scénario de la course. Les aspérités du parcours proposé peuvent permettre un bouleversement du classement général."

Recueilli en conférence de presse