Découvertes

Des islamophobes norvégiens ont confondu des sièges de bus vides avec des femmes en burqa

L'obsession joue parfois des tours, comme sur ce groupe privé Facebok norvégien anti-immigration où les relents islamophobes absurdes de certains de ses membres se sont affichés au grand jour.

Capture d'écran Facebook
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Qui s’égare dans le merveilleux univers des commentaires Facebook se retrouve quasi inévitablement face à une bonne dose de bêtise. Les community managers et modérateurs sont probablement les mieux placés pour s’en apercevoir tous les jours : les commentateurs du premier réseau social mondial n’ont pas toujours le sens de la mesure. La preuve avec ces internautes norvégiens qui, la semaine dernière, ont sérieusement confondu des sièges de bus vides avec… des femmes en burqa, rapporte le site The Local, lundi 31 juillet.

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Cela s'est déroulé sur le groupe Facebook Fedrelandet iktigst ("La patrie d’abord") – où les membres viennent extérioriser leurs angoisses mutuelles autour de l'immigration. Configuré pour être privé, le groupe offre le confort de l’entre-soi si propice à l'expression xénophobe assumée. L'un des membres, prénommé Johan Slattaviky, a partagé cette photo en demandant : "Qu’est-ce que les gens pensent de ça ?".

Les réactions seraient restée privées si un utilisateur de Facebook norvégien, Sindre Beyer, n'avait pas rendu publics les commentaires en publiant 23 captures d’écran sur son mur Facebook, vendredi 28 juillet.

Si certains ont directement saisi la blague, un parallèle entre les sièges vides sombres et les femmes voilées portant la burqa – ok, pour l'humour on repassera –, d’autres n’ont pas fait preuve de la même vivacité d’esprit ou de la même clarté de vue, comme le confirment certains commentaires traduits par The Local. "C’est effrayant. Tu ne peux jamais savoir qui est en dessous. Peut-être des terroristes avec des armes", écrit ainsi un internaute.

Les emojis, qualificatifs et petits mots laissés par ceux qui n’ont pas saisi la blagounette en réagissant au quart de tour sont tout aussi gênants : "Dégueulasse", "tragique", "cela devrait être interdit", "j’aurais attendu le prochain bus".

"Je suis choqué de voir à quel point la haine et les fake news se répandent ici", a déclaré Sindre Beyer à Nettavisen. "La haine dirigée contre des bus vides révèle que les préjuges prennent le pas sur le bon sens, c’est pour cela que j’ai partagé cette publication our que les gens puissent voir ce qui se passe dans les coins sombres du Web."

Quant à Johan Slattaviky, il s’est expliqué au Washington Post, racontant qu’il s’ennuyait cette nuit-là et qu’il avait décidé de faire une blague pour voir comment les gens réagiraient. Choqué lui aussi de voir tant de gens tomber dans le panneau, il assure "s’être bien marré".

En Norvège, la burqa est au cœur d’un débat national. En juin dernier, la coalition de droite au pouvoir a présenté un projet de loi visant à interdire, dans le milieu scolaire et universitaire, le voile intégral, la niqab et la burqa, qui ne laissent tous deux apparaître que les yeux.

– Retrouvez l'article de Marcus Gilmer sur Mashable.

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