FRANCE

Défilés du 1er-Mai : des black blocs font dérailler la manifestation à Paris

Des centaines d'individus ont causé de multiples dégradations mardi dans le cortège parisien du 1er-Mai, qui a rassemblé entre 35 000 et 55 000 personnes. Sur les 283 personnes arrêtées en marge du défilé, 109 ont été placés en garde à vue.

Des centaines d'individus encagoulés ont bloqué la manifestation parisienne du 1er-Mai.
Des centaines d'individus encagoulés ont bloqué la manifestation parisienne du 1er-Mai. Alain Jocard, AFP
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"Les casseurs décrédibilisent tout" : la présence d'un grand nombre de militant du black bloc, qui ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre et causé des dégradations, a fait dérailler le défilé parisien du 1er-Mai, qui n'a pas pu se dérouler comme prévu, suscitant de vives critiques politiques.

Les forces de l'ordre ont interpellé 283 personnes en marge de la manifestation du 1er-Mai à Paris, et 109 étaient mardi en garde à vue, a annoncé la préfecture de police de Paris mercredi matin.

"Trente-et-un commerces ont été dégradés dont deux incendiés, six véhicules ont été incendiés et dix autres dégradés", a détaillé la préfecture de police. Quatre personnes ont été blessées légèrement, dont un CRS qui a reçu un pavé dans le dos.

Partie vers 15 heures, la manifestation a très rapidement changé de tournure, bloquée par quelque "1 200 black blocs" recensés par la préfecture de police, sur les 14 500 personnes venues hors cortège syndical, un chiffre inédit selon une source proche du dossier. Côté cortège syndical, la police a recensé 20 000 manifestants et la CGT 55 000.

Des troubles condamnés par la classe politique

Face aux jets de projectile et dégradations, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lanceurs d'eau, ce qui a permis de disperser les casseurs. Après la fin de la manifestation syndicale, une centaine de jeunes, dont certains encagoulés, ont continué à jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre dans les rues touristiques du Quartier latin à Paris.

"On en a marre de ce système capitaliste qui détruit tout, de la répression policière brutale contre ceux qui s'y opposent. On veut un changement radical, qu'on écoute la société, on veut de l'écologie, de l'altermondialisme", a dit l'un d'entre eux, se décrivant comme un étudiant de 19 ans, interrogé par l'AFP sous couvert d'anonymat.

Le président de la République Emmanuel Macron a condamné, sur Twitter, "avec une absolue fermeté les violences" qui ont "dévoyé les cortèges du 1er mai".

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a également condamné dans un communiqué ces violences et "l'irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent de tels agissements".

Après ces violences, les principaux leaders de la droite et du Front national s'en sont également pris au gouvernement. De même que le syndicat Unsa police, qui a déploré dans un communiqué qu'aucune "interpellation en amont" n'ait eu lieu. "Quand les exactions ont commencé, il y avait au moins un millier de personnes entre [les black blocs] et les forces de l'ordre. On ne pouvait pas intervenir", a expliqué le préfet de police de Paris Michel Delpuech.

Changement d'itinéraire pour les syndicats

Face à l'impossibilité pour la manifestation syndicale de se dérouler comme prévu, le préfet de police de Paris a "invité" les organisateurs - CGT, Solidaires, la FSU et des fédérations franciliennes de FO - à modifier l'itinéraire, ce qu'ils ont fait.

Mais il a fallu batailler, selon le porte-parole de Solidaires Éric Beynel : "La préfecture de police nous a demandé à plusieurs reprises d'arrêter la manifestation, ce qu'on s'est refusé à faire. On n'avait pas de raison de ne pas aller jusqu'au bout".

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a quant à lui critiqué la gestion par les autorités des débordements et réclamé des explications au préfet de police et au ministre de l'Intérieur. C'est à eux "de prendre les mesures pour que de telles choses ne se passent pas", a-t-il dit.

Au total, les manifestations ont rassemblé entre 143 500 (ministère de l'Intérieur) et 210 000 personnes en France, selon la CGT, qui a qualifié la mobilisation de "réussite".

Avec AFP

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