ITALIE

Un tribunal italien veut que Salvini soit jugé pour le blocage de migrants à Catane

Un tribunal de Palerme a recommandé, jeudi, que le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini soit renvoyé devant la justice pour l'affaire des 150 migrants du navire Diciotti bloqués pendant dix jours en août dernier dans le port de Catane.

Le ministre de l'Intèrieur italien, Matteo Salvini, durant une conférence de presse à Rome, le 7 janvier 2019.
Le ministre de l'Intèrieur italien, Matteo Salvini, durant une conférence de presse à Rome, le 7 janvier 2019. Alberto Pizzoli, AFP
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Matteo Salvini aura-t-il affaire à la justice ? C’est ce que recommande, jeudi 24 janvier, un tribunal de Palerme. L’instance demande que le vice-président du Conseil et ministre italien de l'Intérieur, chef de la Ligue, soit renvoyé devant la justice pour l'affaire des 150 migrants du navire Diciotti bloqués pendant dix jours en août dernier dans le port sicilien de Catane.

Le "tribunal des ministres" de la capitale sicilienne, chargé de mener les enquêtes concernant les membres du gouvernement, a pris ainsi le contre-pied du parquet de Catane, qui avait demandé en novembre dernier le classement du dossier.

"Je risque de passer entre trois et 15 ans en prison pour avoir bloqué l'entrée en Italie d'immigrants illégaux. J'en reste sans voix", a réagi Matteo Salvini jeudi sur Twitter. "Je pose la question au peuple italien : dois-je continuer à être ministre, à exercer mes droits et à remplir mes devoirs, ou bien dois-je demander à tel ou tel tribunal de décider de la politique migratoire ?"

>> À lire : Italie : sous enquête pour séquestration de migrants, Matteo Salvini en appelle à ses électeurs

Le dernier mot pour renvoyer Matteo Salvini devant un tribunal revient au Sénat, qui devra voter à ce sujet.

En août dernier, une enquête a été ouverte contre le ministre de l'Intérieur pour "séquestration de personnes, arrestations illégales et abus de pouvoir". Les 150 migrants, en majorité des Érythréens, avaient été recueillis en Méditerranée par un navire de la garde-côte, le Diciotti, qui avait ensuite gagné le port de Catane. Les migrants n'avaient été autorisés à débarquer qu'au bout de dix jours.

"De ces bateaux, petits ou grands, personne ne descendra"

Depuis, Matteo Salvini a encore durci sa politique, refusant à tout bateau transportant des migrants d'entrer dans un port italien. "Que je sois tout à fait clair : je ne changerai pas le moins du monde ma position. De ces bateaux, petits ou grands, personne ne descendra", a souligné le dirigeant de la Ligue.

>> À lire : Crise migratoire : Salvini et Orban font de Macron leur adversaire numéro 1

Actuellement, le SeaWatch 3, navire d'une organisation humanitaire allemande, se dirige en pleine tempête vers l'Italie avec à son bord 47 migrants recueillis samedi dernier au large de la Libye. À ce sujet, Matteo Salvini a dénoncé "une dernière provocation" et a demandé au SeaWatch 3 de faire route sur Malte, qui a déjà refusé en plusieurs occasions le débarquement de migrants.

Luigi Di Maio, l'autre vice-président du Conseil italien, a estimé, lui, que le navire devrait se rendre en France.

Défiant la politique gouvernementale, le maire de centre gauche de Palerme, Leoluca Orlando, a proposé de le recevoir.

Depuis 2014, l'Italie a accueilli plus de 650 000 migrants arrivés par le mer.

Avec AFP

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