En Libye, le maréchal Haftar ordonne à ses troupes "d'avancer et d'entrer" dans Tripoli
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Dans un enregistrement diffusé sur Facebook, le maréchal Haftar, chef de l'armée nationale libyenne, a ordonné, jeudi, à ses troupes de marcher sur Tripoli. La communauté internationale appelle à faire baisser "immédiatement" la tension.
Le maréchal Khalifa Haftar a ordonné, jeudi 4 avril, à ses troupes "d'avancer" et "d'entrer" dans la capitale de la Libye, Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA). "L'heure a sonné", a-t-il déclaré dans un audio diffusé sur la page Facebook du "bureau des médias" de l'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar.
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L'homme fort de l'est libyen a par ailleurs promis d'épargner les civils, les "institutions de l'État" et les ressortissants étrangers.
Le spectre d'un nouvel embrasement en Libye a refait surface mercredi soir, après l'annonce, par les forces pro-Haftar, de la préparation d'une offensive pour "purger l'ouest" libyen "des terroristes et des mercenaires", sans identifier davantage leurs cibles.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est divisée en deux : l'ouest, contrôlé par le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, dont le siège est à Tripoli et l'est, dirigé par un gouvernement parallèle, soutenu par le maréchal Haftar et ses troupes
Le gouvernement se dit prêt à "faire face à toute menace"
Du côté du gouvernement internationalement reconnu (GNA), le Premier ministre, Fayez al-Sarraj, a donné mercredi soir l'ordre aux forces qui le soutiennent de se tenir prêtes pour "faire face à toute menace". En réponse, des puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest), loyaux au GNA, se sont dits "prêts à stopper l'avancée maudite" des troupes du maréchal Haftar.
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Aux yeux de certains diplomates, cette percée de l'ANL est avant tout une campagne psychologique destinée à faire pression sur Sarraj afin qu'il conclue un accord de partage du pouvoir, pour permettre à Haftar de devenir commandant de l'armée nationale.
La communauté internationale a fait part, ces dernières heures, de son inquiétude face au risque "d'escalade" et de "confrontation". La France, l’Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis et les Émirats arabes unis appellent à une "désescalade immédiate" des tensions. Pour eux, il n'existe pas de solution militaire au conflit libyen.
"En ce moment délicat de la transition en Libye, les gesticulations militaires et les menaces d'actions unilatérales risquent seulement de replonger la Libye dans le chaos", ont affirmé les gouvernements de ces pays dans un communiqué commun diffusé par le département d'État américain.
"J'appelle au calme et à la retenue alors que je me prépare à rencontrer les dirigeants libyens", a clamé quant à lui dans la matinée sur Twitter le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui se trouve actuellement à Tripoli. Il n'existe "pas de solution militaire", a-t-il réaffirmé.
I am deeply concerned by the military movement taking place in Libya and the risk of confrontation. There is no military solution. Only intra-Libyan dialogue can solve Libyan problems. I call for calm and restraint as I prepare to meet the Libyan leaders in the country.
António Guterres (@antonioguterres) 4 avril 2019
Avec AFP
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