Éthiopie, Soudan, Égypte : trois questions sur le "barrage de la discorde"
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Depuis près de 10 ans, le "barrage de la Renaissance" construit sur le Nil est au centre d'une querelle entre l'Éthiopie et l'Égypte, incluant le Soudan. L'un souhaite développer et accroître la production d'électricité de son pays, l'autre, situé en aval, s'inquiète des conséquences sur le débit du fleuve.
C'est un barrage long de 1,8 km et haut de 145 m construit sur le Nil Bleu par l'Éthiopie. Le Nil Bleu prend sa source en Éthiopie et rejoint le Nil Blanc à Khartoum, au Soudan, pour former le Nil qui, lui, se termine en Égypte. Le Grand barrage éthiopien de la renaissance (GERD) doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique
avec une production de 6 000 mégawatts. Il doit permettre à l'Éthiopie de se développer et d'accroître sa production d'électricité, dans un pays où la moitié des 110 millions d'habitants n'y a pas accès.
Ce projet de 4 milliards de dollars devrait commencer à produire de l'électricité d'ici la fin de l'année, avant d'être complètement opérationnel d'ici 2022. L'Éthiopie a débuté sa construction en 2011, sans consulter l'Égypte qui estime avoir des "droits historiques" sur le fleuve, garantis par des traités. Depuis, ce projet est au centre de négociations entre les trois pays traversés par le Nil : l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte.
Ce projet inquiète principalement l'Égypte, située en aval du fleuve, et qui dépend à plus de 90 % du Nil pour s'approvisionner en eau potable et alimenter son secteur agricole, évoque même une "menace existentielle". Le Caire craint que le projet ne permette à l'Éthiopie de contrôler le débit du plus long fleuve d'Afrique.
Au cœur de la discorde : la vitesse de remplissage des bassins du barrage qui représentent 74 milliards de mètres cubes d'eau. L'Égypte redoute qu'un remplissage trop rapide de cet immense réservoir n'entraîne une réduction trop importante du débit du Nil et n'affecte des millions d'Égyptiens qui en dépendent.
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