Coronavirus en Italie : "Portes fermées et bouches ouvertes"
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A la Une de la presse, ce lundi 9 mars, la décision du gouvernement italien de placer en isolement 16 millions de personnes dans le nord du pays, pour lutter contre la propagation du coronavirus. La préoccupation des pays frontaliers, et notamment de la France, où les municipales ont lieu dans moins d’une semaine maintenant. Et la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars.
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A la Une de la presse italienne, la décision, hier, du gouvernement, de placer en isolement plusieurs régions du Nord, pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Avec plus de 7000 personnes contaminées et 366 morts, le pays est désormais le plus touché dans le monde, après la Chine - ce qui a amené le président du Conseil à signer un décret instaurant des mesures drastiques pour près de 16 millions d’habitants, dont 10 millions en Lombardie, la région plus riche et la plus peuplée. «Chère Italie, nous faisons face à une urgence nationale. L’heure est sombre, mais nous devons le faire», a plaidé Giuseppe Conte, cité par La Repubblica, qui prévient les contrevenants qu’ils risquent des contraventions, voire des peines d’emprisonnement. D’après La Stampa, le gouvernement se dit même prêt à faire appel à l’armée pour faire respecter les mesures de confinement, valables jusqu’au 3 avril.
Si ces mesures ont été saluées par l’Organisation mondiale de la Santé, elles provoquent, en revanche, la polémique dans les régions concernées, notamment sur la définition des zones de confinement: «le virus progresse, de même que les querelles sur les interdictions mises en place»: selon le Corriere della Sera, des fuites dans la presse annonçant le décret du gouvernement ont provoqué des départs en pagaille vers le sud, au risque d’aggraver la propagation de l’épidémie et des émeutes dans les prisons – qui ont fait trois morts au total. «Portes fermées et bouches ouvertes: dans les régions, c’est tous contre tous», regrette Il Fatto Quotidiano, très remonté contre les comportements peu civiques de certains de ses compatriotes et membres de la classe politique, à un moment où est demandé un engagement «surhumain» aux médecins et aux infirmiers, dans des hôpitaux «inondés» par les malades infectés.
La propagation rapide du virus en Italie touche évidemment tous les autres pays européens. D’après Les Echos, le virus serait en train de «tester» les limites de la solidarité européenne, comme en témoignerait la réunion des ministres de la Santé vendredi à Bruxelles, sur laquelle aurait plané «un parfum de discorde», plusieurs pays se plaignant, sans les nommer, de l’attitude de l’Allemagne, de la France et de la République tchèque – et notamment du fait que Berlin interdise l’exportation de matériel médical, en particulier de masques, alors que l’Italie a besoin de soutien. Malgré ces couacs, la communication s’organise, notamment avec les pays frontaliers de l’Italie: selon Le Temps, les autorités suisses disent se coordonner avec les Tessinois, du canton italophone, et les Italiens, pour évaluer leur dispositif de sécurité. Si quelque 60 000 frontaliers italiens vont tous les jours travailler en Suisse, les échanges sont aussi très importants avec l'Autriche, ou plus de 100 cas ont été recensés. Mais selon Die Presse, le gouvernement autrichien refuse, pour le moment, de fermer ses frontières avec l’Italie.
En France, le gouvernement a annoncé hier l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes. «La France durcit son dispositif » et prépare la phase 3 du plan pandémie: Le Figaro explique que les nouvelles mesures auront pour objectif de limiter l’impact de l’épidémie, «tout en préservant l’activité démocratique, sociale et économique du pays». Alors que les municipales ont lieu dans moins d’une semaine maintenant, L’Opinion s’inquiète de voir la campagne «grippée» par le coronavirus, à la fois sur le terrain, où il serait devenu plus difficile d’intéresser les citoyens aux enjeux du scrutin, et dans les médias, où les élections ont bien du mal à surnager. Des inquiétudes que semble confirmer ce sondage, publié par 20 minutes, qui indique que près de trois électeurs sur dix envisagent de ne pas aller voter aux municipales à cause des risques de transmission du virus.
Pourtant, les enjeux de ces élections sont loin d’être négligeables. Le Parisien se demande si les écologistes sauront «transformer l’essai» du bon score des européennes - «un pari encore loin d’être gagné», selon le journal. Un pari encore difficile à emporter pour La République en marche: d’après Libération, le parti présidentiel serait «en marche vers une défaite» - notamment à cause de son faible ancrage local, de ses divisions et de ses dissidences et de l’impopularité du gouvernement.
Un mot, avant de nous quitter, de la Journée mondiale des droits des femmes - c’était hier, partout dans le monde. Même si beaucoup de rassemblements ont été annulés à cause du coronavirus, des milliers de femmes et d’hommes ont manifesté à travers la planète, notamment en Europe et en Espagne, où une marée violette» a déferlé sur Barcelone. El Periodico, le journal catalan, salue «l’unité de la rue», qu’il oppose au manque d’unité de la classe politique. On reparle plus longuement de cette Journée dans la seconde Revue de presse de France 24, et notamment des violences policières qui ont eu lieu samedi soir, la veille de la mobilisation à Paris.
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