France : Olivier Véran rappelle que la date du déconfinement n'est pas acquise
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a souligné dans un entretien dimanche au journal Le Parisien que la date du 11 mai pouvait être repoussée si les Français relâchaient le confinement. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est lui plus optimiste.
Publié le : Modifié le :
C'est une menace qui plane sur la date du 11 mai. Alors que les Français semblent plus nombreux dans les rues, le ministre de la Santé Olivier Véran a martelé, dimanche 3 mai, que la date du déconfinement était loin d'être figée. Si le nombre de malades du Covid-19 venait à augmenter, signe d'un relâchement du respect des mesures de confinement, le gouvernement n'hésitera pas à repousser l'échéance en France.
"Si le confinement est bien respecté jusqu'au bout, le couvercle aura été mis sur la casserole de l'épidémie, et nous pourrons déconfiner progressivement dans les meilleures conditions", explique Olivier Véran dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France.
"Dans le cas contraire, et si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question et sera appréciée selon les départements."
C'est par le respect du confinement que les Français ont réussi à faire reculer le #COVIDー19 et sauver des dizaines de milliers de vies. C'est en tenant encore jusqu'au #11mai qu'ils rendront possible le retour progressif à une vie sans confinement. https://t.co/WFvnrC7OnE
— Olivier Véran (@olivierveran) May 3, 2020
Ce rappel intervient alors que le taux de transmission du virus, le fameux "R0", qui était descendu à 0,5 grâce aux mesures de confinement en œuvre depuis le 17 mars, est en train de remonter entre 0,6 et 0,7. Ce taux de reproduction du virus représente le nombre de personnes qu'un individu infecté contamine. Quand il est inférieur à 1, l'épidémie recule.
Autre signal, les dernières données du baromètre de l'association Datacovid avec l'institut Ipsos montrent un léger fléchissement du respect par les Français des gestes barrières face au coronavirus et une augmentation globale du temps moyen passé chaque jour à l'extérieur.
Sur la période du 15 au 21 avril, le sondage mené semaine après semaine auprès d'un échantillon de 5 001 personnes indique que le respect des gestes barrières demeure à un niveau élevé mais en légère baisse, écrit Le Monde vendredi.
Christophe Castaner pense que l'objectif du 11 mai sera tenu
Saluant "l'engagement des Français", le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a rappelé dimanche que l'objectif est un déconfinement "dès le 11 mai", avec des contraintes de circulation.
"Nous allons l'atteindre, j'en suis convaincu, parce que les Français ont fait des efforts significatifs depuis le début du confinement et je n'imagine pas une seconde qu'ils lèvent leur engagement et que du coup, ils fassent courir un risque collectif à chacun", a-t-il dit au Grand jury RTL/Le Figaro/LCI, plus optimiste que son collègue de la Santé.
Christophe Castaner a souligné que "ce que l'on observe ces derniers jours, c'est qu'il y a plus de monde dans la rue mais quand nous faisons des contrôles, ce que nous constatons c'est que ce sont des gens qui sont en situation régulière, qui ont bien rempli leur attestation".
Le risque de rebond de l'épidémie
Dès sa présentation de la stratégie de sortie progressive et différenciée du confinement, mardi dernier devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Édouard Philippe avait souligné que le plan dépendrait de l'évolution de l'épidémie et évoquait un seuil de 3 000 cas supplémentaires par jour.
"Si le confinement se relâchait d'ici là ; si, à l'approche du 11 mai, disons jeudi 7 mai, il apparaissait que le nombre de nouveaux cas journaliers n'était pas dans la fourchette prévue; que nous ne parvenions pas à casser les trop nombreuses chaînes de contamination, alors nous devrons en tirer les conséquences, ajoutait-il. Je le dis aux Français, si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai, ou nous le ferons plus strictement."
Samedi soir, le nombre des décès s'est accru de 166 décès supplémentaires en l'espace de 24 heures, la progression la plus faible observée depuis le 22 mars, pour atteindre 24 760 morts depuis le début de l'épidémie.
L'avis du ministre de la Santé est partagé par Pascal Crépey, spécialiste des épidémies à l'École des hautes études en santé publique, qui estime dimanche sur FranceInfo que les cartes diffusées indiquant les régions moins à risque "représentent un risque, notamment pour les départements en vert, que le déconfinement se relâche".
"Or, ajoute-t-il, la réussite du déconfinement et du dispositif qui est mis en place, elle repose sur la réussite du confinement. Si le confinement se relâche trop tôt, le déconfinement deviendra très compliqué et moins efficace et on s'exposera à un risque de rebond de l'épidémie."
Avec Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne