L'AIEA arrache un accord sur le matériel de surveillance du programme nucléaire iranien

Rafael Grossi, le directeur de l'AIEA, lors d'une réunion au QG de l'organisation onusienne à Vienne, le 7 juin 2021.
Rafael Grossi, le directeur de l'AIEA, lors d'une réunion au QG de l'organisation onusienne à Vienne, le 7 juin 2021. © Joe Klamar, AFP

Alors que le directeur de l'AIEA est à Téhéran, dimanche, pour tenter d'obtenir des gages de bonne volonté de la part de l'Iran, l'organisation onusienne a annoncé un accord concernant le matériel de surveillance du programme nucléaire iranien.

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C'est un petit pas dans un dossier qui n'avançait plus depuis des mois. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le chef Rafael Grossi se trouve à Téhéran, a annoncé avoir trouvé, dimanche 12 septembre, un accord avec l'Iran au sujet du matériel de surveillance du programme nucléaire, quelques jours après avoir dénoncé un manque de coopération.

"Les inspecteurs de l'AIEA ont l'autorisation d'intervenir pour entretenir l'équipement et remplacer les disques durs", a indiqué l'instance onusienne dans un communiqué conjoint avec l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. 

Elle n'aura toujours pas accès aux données des caméras mais en février, Téhéran s'est engagé à les lui fournir à terme, en cas de succès des pourparlers pour sauver l'accord international de 2015.

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L'arrangement conclu permet de "donner du temps à la diplomatie", a par ailleurs estimé le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, en référence aux pourparlers de Vienne pour sauver l'accord international de 2015.

Un accès au matériel "d'ici quelques jours"

"D'ici quelques jours", les inspecteurs de l'instance onusienne vont pouvoir accéder au matériel de surveillance sur les différents sites iraniens et s'assurer qu'il fonctionne correctement après plusieurs mois de flou, a précisé le responsable de l'AIEA.

L'organisation internationale, dont l'accès est fortement restreint depuis février, n'aura certes toujours pas accès dans l'immédiat aux données des caméras.

Mais "nous pourrons conserver toutes les informations nécessaires pour maintenir une continuité" dans la surveillance jusqu'à ce que les pourparlers de Vienne aboutissent, a souligné Rafael Grossi. "Il n'y aura pas d'interruption." L'AIEA craignait en effet de perdre des données en cas de saturation de la capacité d'enregistrement des outils.

Rafael Grossi a toutefois souligné qu'il ne saurait s'agir "d'une solution permanente". Le directeur de l'AIEA a fourni "ces nouveaux éléments" au Conseil des gouverneurs, qui se réunit à partir de lundi dans la capitale autrichienne. "Je pense qu'ils vont peser" dans les discussions en cours, alors que planait la menace d'une résolution pour sanctionner l'Iran.

Rafael Grossi, qui effectue son deuxième voyage en Iran cette année, reviendra à Téhéran "dans un futur proche pour des consultations de haut niveau", précise le communiqué, qui insiste sur "la coopération et la confiance mutuelles des deux parties".

Un sursis pour la diplomatie

Cette visite intervient quelques jours après la remise d'un rapport du gendarme onusien du nucléaire accusant l'Iran de manque de coopération, et avant une réunion à partir de lundi du Conseil des gouverneurs de l'Agence.

En vertu d'une loi votée en décembre par son Parlement, l'Iran a restreint en février l'accès des inspecteurs de l'AIEA à certaines de ses installations nucléaires.

Un compromis avait été négocié pour garantir un certain degré de surveillance mais il a expiré en juin.

Ce nouvel arrangement offre un sursis aux grandes puissances, qui tentent de ressusciter l'accord de Vienne, torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines.

En riposte, l'Iran s'est affranchi de la plupart de ses engagements. Les pourparlers ont été ajournés le 20 juin, deux jours après la victoire du président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi.

Avec AFP

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