Régionales: la classe politique s'"inquiète" de l'abstention record
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Paris (AFP) –
La classe politique dans son ensemble a déploré dimanche soir l'abstention record qui a marqué le premier tour des élections régionales et départementales, l'opposition en imputant la responsabilité à l'exécutif.
Quelques secondes seulement après 20H, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état sur Twitter d'un niveau d'abstention, compris entre 66,1% et 68,6% selon les estimations des instituts de sondage, "particulièrement préoccupant".
"Notre travail collectif doit être tourné vers la mobilisation des Français pour le second tour", prévu dimanche prochain, a-t-il ajouté.
Invitée sur France 2, la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a estimé que cette abstention invitait "toutes et tous à une forme d'humilité". Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a de son côté évoqué une abstention "abyssale".
La faute au gouvernement, ont répliqué en choeur le patron des Républicains (LR) Christian Jacob et le chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon qui n'ont pas mâché leurs mots.
L'exécutif "a une responsabilité énorme", a dénoncé le premier sur TF1, jugeant "indigne d'une grande démocratie" le couac dans la distribution de la propagande électorale qui dans certaines régions n'a pas été faite.
"Le gouvernement a une responsabilité", a abondé Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, épinglant une "mauvaise organisation : tantôt les professions de foi qui n’arrivent pas, tantôt les bulletins pas présents dans les bureaux de vote."
"À ceux qui pourraient se satisfaire de cette situation, je rappellerai qu’une démocratie sans électeur n’est pas une démocratie", a ajouté M. Mélenchon, réclamant une commission d'enquête sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé le vote.
Côté Ecologistes, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot s'est inquiété d'une "forme de schisme qui s'installe", selon lui, "entre la classe politique et les Françaises et les Français."
Sur France 2, l'écologiste a expliqué la forte abstention par "une incroyable incompréhension de ce que sont aujourd'hui nos collectivités".
L'ancien numéro deux du Rassemblement national (RN) et maire de Perpignan Louis Aliot a également estimé qu'au-delà des résultats "la plus grosse inquiétude" restait "l'abstention".
Concernant les premiers résultats, qui donnent la droite largement en tête, le RN en recul et signe une déconvenue pour la majorité présidentielle, Christian Jacob s'est réjoui que LR soit "de très loin le parti qui recueille le plus de voix".
Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui est arrivé nettement devant le candidat RN Sébastien Chenu, s'est quant à lui félicité d'être parvenu à "desserrer pour les briser les mâchoires du FN, leur démagogie, leurs propositions stériles, leur intolérance".
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