Printemps de Bourges: Aubert lance l'été des retrouvailles
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Bourges (AFP) –
Qui d'autre que lui ? Jean-Louis Aubert, celui qui rêve d'"Un autre monde", ouvre mardi soir la saison des festivals d'été au Printemps de Bourges, premier rendez-vous culturel d'importance depuis la crise sanitaire.
L'ancien leader de Téléphone est devenu un symbole de la résilience des artistes privés de concerts pendant plus d'un an. Jean-Louis Aubert, tel un "cyber-troubadour" selon ses mots, fut un des premiers à faire des lives sur les réseaux sociaux, en se filmant avec son téléphone pendant le premier confinement. Il poussa plus loin l'expérience avec un livestream dans un univers virtuel en début d'année 2021. Et entre les deux, il a été opéré à cœur ouvert à l'été 2020. Vous avez dit résistant ?
Président d'honneur des Victoires de la musique en février, il avait évidemment entonné son tube aux célèbre paroles "Je rêvais d'un autre monde...".
"Ca nous a pas mal trotté dans la tête, ces paroles, c'est la force de la musique, la B.O. de nos vies, qui d'autre que Jean-Louis pour commencer ?", commente pour l'AFP Boris Vedel, directeur du Printemps de Bourges.
"En regardant les Victoires, il y a eu un petit déclic, on s'est dit que ce serait un super cadeau d'ouvrir avec un spectacle un peu particulier, on est content qu'il ait accepté", poursuit le responsable.
- Eté de transition -
A Jean-Louis Aubert, 66 ans, star de la première soirée (le Belge Noé Preszow, prononcer +Préchof+, assure la première partie) de lancer un été des festivals de transition après la saison blanche de 2020.
Il y a déjà eu des relances-symboles fin mai et début juin, avec Villette Sonique, les Inrocks à L'Olympia, Rio Loco ou encore les Nuits de Fourvière (qui mêlent aussi la danse). Mais le premier grand rendez-vous pour les musiques actuelles, et au-delà pour le spectacle vivant en général, est bien le Printemps de Bourges.
Même si ce n'est pas encore le monde d'avant. La billetterie a bien fait le plein en cinq minutes dès la mise en vente fin mai, avec 10.000 spectateurs attendus sur six jours. Mais le Printemps accueille d'ordinaire 200.000 personnes, comme pour sa dernière véritable édition en 2019 (il n'y avait eu qu'une scène symbolique décalée en septembre 2020 avec des artistes émergents). Les jauges seront à 65% et le public assis et masqué. Le retour des concerts debout ne se fera qu'en juillet, comme l'a annoncé lundi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
- "Instant retrouvé" -
Mais les spectateurs de Bourges ne bouderont pas leur plaisir, jusqu'à dimanche, avec des têtes d'affiche comme Catherine Ringer, Alain Souchon, Feu ! Chatterton, Gaël Faye, Pomme, Suzane, Philippe Katerine, Sébastien Tellier ou encore Georgio.
Pour la relève, il faudra entendre des nouvelles voix, comme celle de la rappeuse Lala &ce (prononcer "Ace", comme au tennis).
"Ce n'est pas encore le Printemps avec un P majuscule, mais c'est le festival de l'instant retrouvé", poursuit Boris Vedel. "Nous avons dessiné un festival dans un format le plus raisonnable, pour se donner le plus de chances possibles, nous avons fait le choix de la multiplicité des petits lieux, avec des entrées indépendantes, mais je ne veux pas fanfaronner, c'est compliqué pour les copains", insiste le boss du Printemps.
Nombre de grands festivals dans les musiques actuelles ont en effet renoncé en raison des contraintes sanitaires, tels Solidays (qui fera tout de même un mini-évènement dédié aux soignants en juillet), le Hellfest, le Main Square ou encore Rock en Seine.
Et les gros rendez-vous qui se tiendront, comme les Vieilles Charrues ou les Francofolies en juillet, redoublent d'efforts de communication pour expliquer les modalités d'un pass sanitaire qui rebute nombre de festivaliers.
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