Retraites: repousser l'âge serait "une injustice crasse", alerte Faure (PS)

Paris (AFP) –

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Repousser l'âge de départ à la retraite à 64 ans à moins d'un an de la présidentielle, scénario étudié par l'exécutif selon la presse, serait "une injustice crasse" et "une folie pure", s'est inquiété mardi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

"Je voterais contre, contre absolument", a-t-il souligné sur LCI, interrogé sur sa position si une telle mesure devait bien être inscrite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2022, voté à l'automne, comme le rapportait lundi le quotidien économique Les Echos.

Et si une contestation éclatait dans les rues, "bien sûr, je l'encouragerais et j'y participerais", a-t-il ajouté.

Car "dans un pays comme le nôtre, fracturé comme jamais, où la conflictualité n'a jamais été à ce niveau-là (...), vouloir partir sur une réforme de cette nature, pas préparée, improvisée, (...) et sans aucune négociation, c'est de la folie pure et c'est une injustice crasse", a-t-il justifié.

Reculer l'âge de départ à 64 ans pour tous revient à "prolonger les inégalités de la vie y compris dans la retraite", alors qu'il faut prendre en compte "l'espérance de vie", la "pénibilité très différente" selon les métiers, a-t-il argumenté.

Olivier Faure s'est dit "inquiet" de voir Emmanuel Macron "donner le sentiment qu'il veut avancer encore sur la réforme des retraites et donc plonger le pays dans une forme de tension extraordinaire", "plutôt que de tenir compte du résultat" des élections régionales et départementales qui ont marqué une déroute pour le parti présidentiel LREM.

"Pour la majorité c'est un immense échec et il ne peut pas ne pas en accuser réception".

Or, avec le scrutin régional, à l'issue duquel notamment le PS a conservé ses cinq régions, "un possible s'est ouvert", a estimé M. Faure: "Nous ne sommes plus condamnés à cette fatalité d'un deuxième tour (de la présidentielle de 2022, NDLR) entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen".

D'ailleurs, selon lui, "c'est une évidence: il n'y a pas de président qui ait perdu toutes les élections intermédiaires qui se soit retrouvé en situation favorable à l'élection présidentielle suivante".

Interrogé par ailleurs sur ses déclarations de la veille jugeant que le PS est désormais la "force motrice" à gauche, alors que les écologistes se heurtent à "un plafond de verre, ou même un plafond vert" lorsqu'ils mènent l'union, il les a confirmées "mot pour mot", en soulignant son souhait d'un "contrat de coalition avec ces forces".

Quant aux "désaccords" avec La France insoumise, "oui il y a une compétition à gauche, oui il y a des façons différentes de l'envisager, donc oui je suis de ceux qui pensent qu'il faut une gauche sincère, conquérante, mais aussi une gauche de convictions, mais pas populiste, complotiste, qui tourne le dos à son histoire", a-t-il détaillé.