La sénatrice Benbassa (EELV) accusée de harcèlement par des collaborateurs

Paris (AFP) –

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La sénatrice EELV Esther Benbassa est accusée de harcèlement par des collaborateurs cités dans une enquête de Mediapart, poussant son groupe au Sénat à se réunir jeudi soir, tandis que l'élue dénonce "une enquête à charge" et présente "ses excuses" aux personnes qu'elle a "pu blesser".

Dans son enquête, le média en ligne rapporte les témoignages de huit anciens collaborateurs et six anciens étudiants que l'élue employait à l'École pratique des hautes études.

Tous évoquent un climat de "terreur" instauré par la sénatrice, fait de pressions, de chantage à l'emploi et d'humiliations systématiques, souvent à l'occasion de mails, individuels ou collectifs, et de SMS consultés et retranscrits en partie par Mediapart.

"Il y a du ressenti, je le respecte, mais cet article est à charge", a déclaré Esther Benbassa à l'AFP.

Une ancienne collaboratrice l'accuse en particulier d'avoir tenté de lui faire reporter une opération médicale importante aux poumons sous prétexte d'un agenda politique chargé au moment de la réforme des retraites, en 2020.

Un autre lui reproche d'avoir fait pression pour qu'il vienne travailler au cabinet en plein confinement et alors que les règles du Sénat stipulaient que la présence sur place ne devait être qu'exceptionnelle.

Conséquence de cette gestion, le turn-over des collaborateurs a été très important, puisque plus de 18 assistants parlementaires ont été employés en deux mandats, décompte Mediapart.

"J'ai pu moi-même commettre des erreurs, sans parfois m'en rendre compte. On me dit humaine, voire chaleureuse, mais je sais qu'il m'arrive aussi d'être directe. Je ne suis pas à l'abri de mouvements d'humeur", confesse la sénatrice dans un communiqué publié jeudi soir.

"Mais si je suis exigeante, je suis également soucieuse de valoriser le travail et les efforts de mes collaborateurs et collaboratrices", ajoute-t-elle, présentant ses "excuses" à "ceux et à celles que j'ai pu blesser".

Elle conteste "avoir sciemment et délibérément choisi de mettre la santé de (ses) salarié.e.s en danger".

"Le groupe Ecologistes - solidarité et territoires prend toute la mesure des accusations portées à l'encontre d'Esther Benbassa. Les témoignages rapportés sont graves", a réagi sur Twitter le groupe des sénateurs écologistes, qui précise qu'il "se réunit ce soir (jeudi) pour prendre toutes les mesures qui s'imposent".

Dans un communiqué de "soutien aux victimes de harcèlement", le syndicat CGT des collaborateurs parlementaires a souligné que "la profession, du fait de son lien avec la politique et les rapports de pouvoir, est bien souvent trop entachée par ce type de violence".